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La gauche passe à l’offensive

Les sondages convergent tous vers le même constat depuis plusieurs jours : un mois après son entrée en scène, le nouveau gouvernement de droite semble avoir remporté la sympathie des Français.
Stratégiquement conçu par Jacques Chirac pour consolider sa réélection et amener la nouvelle majorité présidentielle vers le «troisième tour», l’exécutif UMP semble en effet en bonne position. Selon le dernier sondage Louis-Harris, publié lundi dans le quotidien Libération, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin recueille même 57 % d’opinions favorables, contre seulement 19 % de mécontents. Si certains de ses ministres bénéficient aussi d’une cote de popularité élevée (47 % pour Nicolas Sarkozy à l’intérieur, 45 % pour Luc Ferry à l’Education nationale…), d’autres restent cependant des inconnus, notamment Dominique de Villepin, ministre des Affaires étrangères – pour 44 % des sondés -, et Dominique Perben, ministre de la Justice, un mystère pour 50 % des Français. Méconnue mais sympathique, l’actuelle Union pour la Majorité Présidentielle bénéficie donc de l’indicateur « nouveauté». Un effet qui cache cependant un double tranchant électoral puisque la gauche est la seule formation à pouvoir se prévaloir d’un bilan après cinq ans de cohabitation. Le Parti socialiste a d’ailleurs mis à profit ses récents meetings pour mettre en garde les électeurs contre les risques d’une droite qui aurait «tous les pouvoirs». Ce week-end, les responsables PS se sont aussi efforcés d’appeler à la mobilisation de tous les sympathisants et militants de gauche, les exhortant à aller chercher «voix après voix» la victoire et de sortir de «la torpeur soigneusement entretenue».
Le message du parti socialiste, qui compte actuellement 248 des 577 sièges parlementaires, est clair : il faut voter «utile» et rallier toutes les mouvances de la gauche plurielle, pour renverser la déroute du 21 avril dernier. Avec ses alliés, le Parti communiste (35 députés) et le groupe Radical, Citoyen et Vert (31 députés), la gauche peut en effet miser sur une issue qu’elle qualifie de «plus démocratique». Ou plus révélatrice de la réélection le 5 mai de Jacques Chirac, alors candidat de la France du rassemblement contre Jean-Marie Le Pen. «La droite veut confisquer, capter, capturer tous les pouvoirs de la République à son seul bénéfice» a expliqué François Hollande, dimanche à Paris, dénonçant «le gouvernement du verbe, de la parole, de l’annonce».
Aujourd’hui, la gauche réclame à la droite ce débat qui avait fait défaut lors de la campagne présidentielle. Car le PS est convaincu qu’une victoire de l’UMP au soir du second tour – le 16 juin – ouvrirait une période de cinq ans de régression sociale. Ce qu’elle oppose au bilan du gouvernement Jospin (1997-2002). Voulant sortir des seuls thèmes qui dominent le duel droite-gauche (les questions de la cohabitation et de la sécurité), le Parti socialiste a par ailleurs lancé sa première offensive concrète concernant les mesures fiscales annoncées par le gouvernement : une «politique des privilèges». «Nous, cette politique des privilèges, nous n’en voulons pas» a martelé l’ex-ministre de l’économie, Laurent Fabius. Et d’ajouter que si la droite l’emportait, «croyez-vous que pendant cinq ans ils enfileraient des perles ? Eh bien non, ils remettraient en cause la Sécurité sociale, le SMIC et le reste !». Reste à savoir si, en tentant de rétablir le fossé qui l’opposait jadis à la droite, la gauche saura effectivement sortir gagnante de cette bataille.

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