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La violence reprend au Proche-Orient

© D.R

Des Palestiniens ont fait sauter, dimanche, un tunnel bourré d’explosifs, sous le terminal de passage israélien à la frontière avec l’Egypte, près de la ville de Rafah, faisant cinq morts et cinq blessés, dont deux graves. D’après les communiqués de l’armée israélienne, un de ces blessés est dans un état grave, un deuxième dans un état critique, alors que les autres ont été légèrement atteints.
La chaîne de télévision Al-Jazirah a fait état de huit soldats blessés et d’un neuvième porté disparu en plus des quatre morts. Une seconde explosion de forte puissance a secoué la frontière, à peine une heure plus tard. En tous les cas, cette attaque s’avère la plus meurtrière depuis le décès de Yasser Arafat, il y a un mois. Pour l’armée israélienne, il s’agit des pertes les plus lourdes depuis sept mois, sans parler du coup porté à Sharon dans la mesure où ce dernier veut mener à bien, cette année, un plan de «désengagement» israélien de la bande de Gaza.
Cette opération a été revendiquée conjointement par le Hamas et le groupe « Souqour Fath » (les faucons du Fatah). Les deux mouvements ont affirmé avoir creusé un passage de 600 mètres pour atteindre un poste militaire israélien à la hauteur de la ville frontalière de Rafah, puis avoir fait exploser une bombe de 1.500 kg. Des activistes ont ensuite ouvert le feu.
Cet attentat semble montrer, par ailleurs, que la trêve ayant suivi la mort d’Arafat est terminée. Par cette opération, les activistes rappellent qu’ils existent toujours puisque leur élimination est la principale condition d’Israël d’entamer de sérieuses négociations de paix avec celui ou ceux qui serait capable de les en débarrasser. D’ailleurs le vice-ministre israélien de la Défense, Zeev Boïm, a pour sa part lancé, lundi matin, à la radio publique israélienne, un avertissement à l’Autorité palestinienne la sommant « de stopper le terrorisme, car c’est la condition de tout progrès ».
Selon des sources militaires citées par la radio, l’armée israélienne entend répondre «ponctuellement» à l’attaque de Rafah. Cependant, des responsables israéliens ont, de leur côté, estimé que cette attaque ne compromettait pas l’application du plan de retrait unilatéral de la bande de Gaza mais faisait en revanche douter d’une éventuelle coordination avec la direction palestinienne. L’armée israélienne a lancé ses hélicoptères d’assaut sur Gaza dans la nuit où un correspondant de l’AFP avait fait état d’attaques d’hélicoptères israéliens contre deux bâtiments de la ville de Gaza.
Un combattant palestinien cité par les agences a précisé qu’il s’agissait de venger « l’assassinat d’Arafat». Plusieurs Palestiniens pensent en effet que le raïs, mort dans un hôpital parisien le 11 novembre, a été empoisonné. Lundi matin, les choses ne semblaient pas pour autant rentrer dans l’ordre. Un activiste palestinien a été tué et trois soldats israéliens ont été blessés lors d’échanges de tirs à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. Le Palestinien, Ahssan Shawahmeh, 27 ans, un chef local des Brigades Azzedine Al-Qassam, la branche armée du Hamas, a été tué lors d’échanges de tirs avec les soldats; ces derniers ont ensuite emporté son corps.
Selon une source militaire israélienne, il était recherché pour avoir commandité des attentats suicide anti-israéliens, et a été abattu après qu’il avait ouvert le feu contre les militaires venus l’arrêter, blessant trois d’entre eux. Côté officiel palestinien, la réaction est venue du ministre Saëb Erekat qui a déclaré que «la violence ne fera qu’alimenter la violence et la haine engendrera plus de haine. Le seul moyen d’arrêter ce cycle de violence passe par un véritable processus de paix ». De son côté, Israël a promis de riposter aux violences, tout en indiquant qu’il réduirait les opérations militaires si les attaques anti-israéliennes cessaient et si les nouveaux dirigeants palestiniens contrôlaient les activistes. Israël a accepté dimanche de libérer 200 prisonniers palestiniens, en partie en signe de bonne volonté avant les élections, et il a fait savoir que d’autres libérations pourraient suivre si les nouveaux dirigeants palestiniens contrôlaient les activistes. « Nous sommes désireux de faire preuve de retenue, mais je pense que cela doit aussi inciter fortement les dirigeants palestiniens à prendre les mesures nécessaires », a déclaré Raanan Gissin, porte-parole du Premier ministre israélien.
L’Etat hébreu serait même prêt à discuter de son plan de désengagement de Gaza, dans le cas où il y aurait des dirigeants palestiniens avec lesquels il pourrait parler. Seulement, les Palestiniens sont profondément divisés au sujet de ce retrait de Gaza. Beaucoup d’entre eux sont persuadés que le retrait ne ferait que renforcer l’emprise israélienne sur le territoire occupé de Cisjordanie.

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