L’agression israélienne fait plus de 480 morts palestiniens

Le bilan des victimes ne cesse de s’alourdir à Gaza. Depuis le début des opérations israéliennes, le 27 décembre, 485 Palestiniens ont été tués et plus de 2.000 blessés ont été recensés. La plupart des blessés sont des enfants. Alors que l’agence des Nations unies chargée de venir en aide aux réfugiés palestiniens a indiqué que plus du quart des victimes étaient des civils, du côté palestinien, on estime que cette proportion est de 40%. Samedi soir, des milliers de soldats israéliens appuyés par des chars et des hélicoptères sont rentrés dans la bande de Gaza et ont lancé une importante offensive terrestre.
L’objectif était de mettre fin aux tirs de roquettes sur le sud de l’Etat hébreux. Selon des sources médicales palestiniennes, 23 Palestiniens ont été tués dimanche dont une fillette de 12 ans, cinq membres d’une même famille et huit autres civils tués dans l’explosion d’un obus de char à Beït Lahiya, dans le nord de la Bande de Gaza. Pour sa part, le Hamas a affirmé que quatre de ses combattants avaient été tués.
L’aviation israélienne a frappé plusieurs cibles dont des tunnels reliant le sud du territoire à l’Egypte ainsi que des entrepôts d’armes et des unités de lance-roquettes. Dimanche, une quinzaine d’heures après le déclenchement de l’offensive, les blindés et les fantassins israéliens avaient pratiquement coupé en deux la Bande de Gaza et encerclé la ville de Gaza.
D’autres militaires israéliens se sont emparés d’un site proche de Rafah, dans le sud du territoire. D’intenses combats étaient signalés à l’est de la ville de Zeïtoun. «Les Israéliens sont exactement là où nous voulions qu’ils soient et ils vont bientôt recevoir nos cadeaux», a déclaré un officier du Hamas près de la ligne de front. L’Etat hébreu s’attend à ce que l’opération dure «de longs, longs jours», selon les termes d’un porte-parole de l’armée. «Ce ne sera pas facile. Ce ne sera pas court», a déclaré le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, dans une intervention télévisée.
Pour tenter de trouver une solution, l’Egypte a accueilli dimanche la troïka ministérielle de l’Union européenne. La délégation, qui entame une tournée au Proche-Orient, est conduite par le ministre tchèque des Affaires étrangères Karel Schwarzenberg, et ses homologues suédois et français, Carl Bildt et Bernard Kouchner. Le président Moubarak devrait s’entretenir lundi matin avec la troïka à Charm el-Cheikh, avant d’y recevoir le président Sarkozy. La France avait proposé, en vain, un cessez-le-feu humanitaire de 48 heures. Samedi, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est montré incapable de s’entendre sur un texte appelant à un arrêt des hostilités, essentiellement en raison de l’opposition des Etats-Unis. Selon un diplomate occidental, les membres du Conseil étaient d’accord «sur la substance mais pas sur le format». Les Etats-Unis n’ont pas souhaité que la réunion du Conseil débouche sur «un produit» formel, a-t-il indiqué. C’est pourquoi la réunion s’est terminée par un simple compte-rendu donné aux journalistes par le président du Conseil.
L’ambassadeur de Libye, Giadalla Ettalhi, avait déploré l’impossibilité de trouver un accord, accusant les Etats-Unis d’ être les principaux responsables. «C’est un triste jour pour le Conseil de sécurité, qui a une fois été incapable d’exprimer son indignation devant l’escalade de la situation à Gaza», a-t-il dit.
Un plan égyptien en quatre points prévoit un cessez-le-feu immédiat, un retour à la trêve, l’ouverture des points de passage et un mécanisme international ou arabe pour s’assurer de l’application du nouvel accord. Plusieurs pays soutiennent ce plan, dont la Turquie et l’Arabie Saoudite.