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Large victoire de Ould Taya

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Le président sortant, Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya a été déclaré vainqeur, samedi, de l’élection présidentielle mauritanienne, dont le premier tour avait été organisé la veille. Avec 66, 7% des voix, il devance de loin Mohamed Khouna Ould Haidalla (18, 7%), Ahmed Ould Dadah du RFD ( 6%), Messaoud Ould Boukhair de l’Alliance Populaire (5%) et les deux Oustiders, Moulaye El Hacen Ould Jied et Aïcha Mint Jeddane qui n’ont pas franchi la barre de 1%. Présenté comme le plus sérieux de ses cinq adversaires, Mohamed Khouna Ould Haidalla a mystérieusement disparu de la circulation dès le début de l’annonce des résultats partiels qui ont afflué en direct à la télévision durant toute la nuit de vendredi. Ce qui, à Nouakchott, a été le prétexte à toutes les suppositions. Pour les militants de ce candidat soutenu par les islamistes, il s’agissait d’une mesure de précaution eu égard aux manoeuvres d’intimidations dont il a été victime ces derniers jours. Pour les proches du président réélu, cette «disparition» volontaire montre que quelque chose se tramait. Revenu au grand jour dès Samedi matin, Mohamed Khouna Ould Haidalla, les traits tirés, mais d’une voix toujours ferme, a tout juste eu le temps d’annoncer ne pas vouloir abandonner « un navire en plein naufrage », et de mettre en garde les autorités contre de vastes manifestations de l’opposition. Des déclarations qui, aux yeux du pouvoir, n’allaient pas dans le sens de l’apaisement puisque dès dimanche matin, Oulh Haidalla a été de nouveau appréhendé, quelques heures seulement après la proclamation des résultats officiels. Des témoins rapportent qu’au moins sept des partisans de l’ancien président ont également été interpellés. Les premières opérations menées par la police à l’encontre de M. Haidalla et de son entourage avaient eu lieu le 3 novembre, lorsque des perquisitions avaient été opérées chez lui, chez ses proches et dans certaines mosquées. La police avait alors dit avoir été informée de l’intention de certains « groupes extrémistes » de « contester avec violence » les résultats de la présidentielle s’ils ne leur étaient pas favorables. Le 4 novembre, un des fils de M. Haidalla était arrêté, suivi d’un deuxième le lendemain. Le 5, le directeur de campagne de Maaouiya Ould Taya avait donné à la presse un document dactylographié présenté comme un plan de renversement du régime par la force, appelé « plan Grab1 ». Selon le camp présidentiel, ce plan, prévoyant notamment un soulèvement populaire en cas de victoire du président Taya, avait été préparé par l’entourage de M. Ould Haidalla, qui a fermement démenti, en qualifiant cette affaire de « machination ». Ould Haidalla et six membres de son directoire de campagne, dont au moins quatre sont encore détenus, avaient ensuite été interpellés le 6, à la veille de l’élection. Il faut dire que l’opposition, qui n’avait pas trouvé les moyens de s’unir pour présenter un seul candidat a été cette fois-ci unanime pour soutenir un leader qu’elle a voulu ignorer jusque-là. Les principaux candidats ont annoncé leur intention de changer les résultats par « tous les moyens légaux », notamment en déposant une plainte devant la Cour suprême du pays. « La fraude était flagrante, et il y a eu des intimidations depuis des semaines », a affirmé pour sa part Hindou Gueye, porte-parole de l’équipe de campagne de M. Haidalla, en promettant de remettre en cause les résultats de manière légale, mais sans avoir recours à la violence. « Nous sommes un mouvement pacifique », a-t-il dit. Serein comme d’habitude, le président réélu, Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, a, dans une brève allocution télévisée, appelé au calme, promettant que « le peuple jouira de la démocratie et de la stabilité ». Les derniers jours de la campagne électorale en Mauritanie, un pays où le pouvoir n’a jamais changé de mains par le biais des urnes depuis son indépendance en 1960, ont été tendus et plusieurs candidats de l’opposition s’étaient plaints de faire l’objet d’actes d’intimidation. Pour l’heure, le calme régnait dimanche matin dans les rues de la capitale Nouakchott, où les forces de sécurité étaient déployées en nombre suffisant devant les principales artères menant à la présidence.

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