Cette nuit a marqué la première mobilisation nationale depuis la mise en place du nouveau gouvernement dirigé par le péroniste Eduardo Duhalde, il y a trois semaines. Samedi, le chef d’Etat par intérim a répondu aux bruits de casseroles de la veille par un appel à la patience.
«Nous ne pouvons pas résoudre les problèmes du pays en trois semaines», a-t-il déclaré. «Je demande une seule chose aux Argentins : gardez espoir (…). Je promets qu’à la fin de mon mandat, le pays sera à nouveau sur de bons rails». Ces manifestations, d’abord pacifiques, ont rassemblé 10.000 personnes à Buenos Aires, à l’appel des comités de quartier. Elles ont donné lieu à un «cacerolazo» géant (concert de casseroles) emblème du mécontentement d’une classe moyenne appauvrie qui rejètent des politiques dont elle dénonce la corruption et l’incurie. Dans la nuit, des échauffourées ont fait 14 blessés, dont 10 policiers qui ont tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.