"Si l’Autorité palestinienne reste impayée ou payée au minimum pendant plusieurs mois, elle risque de cesser de fonctionner : les fonctionnaires ont déjà commencé à ne plus s’acquitter de leurs charges en signe de protestation et ce phénomène devrait s’intensifier lorsque le personnel se mettra à chercher d’autres moyens de subsistance", écrit la Banque mondiale dans ce ce rapport.
Les pays donateurs, notamment l’Union européenne et les Etats-Unis, ont suspendu leurs aides directes à l’Autorité palestinienne depuis l’entrée en fonctions en mars du gouvernement dirigé par le mouvement radical Hamas.
Israël a pour sa part gelé le transfert mensuel aux Palestiniens de quelque 60 millions de dollars collectés sur les marchandises destinées à la Cisjordanie et la bande de Gaza qui transitent par le territoire israélien.
Dans ce contexte, les quelque 160.000 fonctionnaires et membres des services de sécurité de l’Autorité palestinienne n’ont pas été payés depuis mars.
Selon la Banque mondiale, un effondrement des institutions palestiniennes réduirait à néant en l’espace de quelques semaines des années de travail et créerait une situation difficilement surmontable.
"Des structures complexes comme les systèmes scolaires ne sont pas des machines qui peuvent être arrêtées ou démarrées par une simple touche de bouton", explique la Banque mondiale.
"Si l’Autorité palestinienne est paralysée pour une période prolongée, cela pourrait torpiller les efforts déployés par les donateurs depuis une douzaine d’années pour mettre en place les institutions responsables nécessaires pour le futur état palestinien ou pour le fonctionnement du régime de transition", avertit le rapport.
Il affirme en outre que le non-paiement des traitements des membres des services de sécurité pourrait se traduire par une détérioration de la situation sécuritaire dans les territoires palestiniens.
"Le non-paiement, le paiement partiel ou inégal des salaires pourrait provoquer un relâchement de la discipline au sein des services de sécurité", souligne le rapport.
"La détérioration de l’environnement sécuritaire pourrait rendre plus difficile le fonctionnement du gouvernement, du commerce et des agences de secours", ajoute-il.