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Le camp du non à la Constitution européenne exulte aux Pays-Bas

"Vive la France, vive la république, vive les Pays-Bas, vive le royaume !",
exultait le parti populiste LPF (Liste Pim Fortuyn, 8 députés sur 150).
"Contrairement à ce que prétendent les pro-Constitution, le camp du non
n’est pas divisé : tous veulent préserver la souveraineté néerlandaise et
refusent qu’on leur impose les Etats-Unis d’Europe", ajoutait le député Mat
Herben.

"Le non français est une bonne nouvelle. Et le gouvernement néerlandais ne
peut plus affirmer que les Pays-Bas ne peuvent pas se permettre d’être le
seul pays à s’opposer à la Constitution", indiquait à l’AFP le porte-parole
du parti calviniste SGP, Menno de Bruyne (2 députés). "Nous restons opposés
à ce traité, donc, sur le fond, le vote français ne change rien, même s’il
est une motivation supplémentaire", expliquait-il.

André Rouwvoet, élu de l’autre parti ultra-protestant, ChristenUnie (3
députés), estimait pour sa part que la Constitution n’avait "pas d’âme (…)
on n’a pas voulu de référence à la tradition judéo-chrétienne de l’Europe
(…) c’est une forme de falsification de l’histoire".

Le député Geert Wilders, dissident du parti libéral VVD qui a fondé un parti
d’extrême droite dont il est le seul élu, saluait le non français dans le
quotidien De Volkskrant. "C’est une journée historique ! C’est le début de
la fin du super Etat européen".

Sa campagne fait constamment le lien entre le Traité constitutionnel et la
Turquie : "il faudra une majorité qualifiée de 65% de la population pour
imposer une décision (… ce qui veut dire que) vu le grand nombre de
directives européennes, la Turquie aura plus d’influence que les Pays-Bas
dans notre pays".

Le parti socialiste SP (extrême gauche), principal parti d’opposition au
Traité constitutionnel avec ses huit députés, appelait à la vigilance : "qui
peut prédire les tours bizarres que le gouvernement nous réserve ?" Pour le
SP, "les Néerlandais doivent se faire leur propre opinion, mais le non
français est une motivation supplémentaire".

Le oui est "le choix d’une Europe comme un grand marché néo-libéral où règne la concurrence et où gagner de l’argent est au centre de tout", considère ce parti. "Une Europe dirigée par la libéralisation, la privatisation et la
réduction du secteur public".

"Nous préférons une Europe ou les gens ont la priorité et non les sous",
soulignait le chef de groupe au Parlement, Jan Marijnissen.

Les opposants à la Constitution occupent 22 des 150 sièges que compte le
parlement néerlandais, mais au sein de la population le non est crédité dans
les plus récents sondages d’une confortable majorité, aux alentours de 60%. 

Selon une enquête publiée samedi, le non français pourrait accroître les
chances du non néerlandais, une partie des pro-Constitution modifiant son
opinion, et une autre partie décidant de ne pas se rendre aux urnes. 

Le référendum néerlandais est purement consultatif, mais les principaux
partis au Parlement, à qui revient la décision finale, se sont engagés à
respecter le résultat du référendum si le taux de participation dépassait
les 30%.

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