Le chef d’Etat italien Giorgio Napolitano a dissous, mercredi, le Parlement, deux ans seulement après les dernières législatives, ouvrant la voie à des élections anticipées qui se tiendront en avril.
Quatorze jours exactement après la démission de Romano Prodi, désavoué par un vote au Sénat, Giorgio Napolitano a signé en fin de matinée le décret de dissolution des deux Chambres. «La décision de la dissolution a été rendue obligatoire par le résultat négatif» des consultations menées par le président du Sénat Franco Marini avec les partis politiques et «l’impossibilité de trouver une majorité pour une réforme rapide de la loi électorale», a déclaré Napolitano à la presse. Le président du Conseil italien démissionnaire, Romano Prodi, a confirmé, mercredi, qu’il ne serait pas candidat pour mener la gauche aux élections lors du prochain scrutin, laissant le champ libre au maire de Rome, Walter Veltroni.
Le chef d’Etat, ouvertement opposé à un retour aux urnes avec la loi actuelle, a fait part de son «amertume» à la perspective d’élections législatives avec le même mode de scrutin, accusé de favoriser l’instabilité politique.
Giorgio Napolitano a lancé un appel aux forces politiques pour qu’elles «apportent la preuve de leur sens des responsabilités» lors de la campagne électorale, jugeant que «le dialogue était une exigence inéluctable pour l’avenir du pays». Napolitano a tenté pendant deux semaines de résoudre la crise politique, en recevant l’ensemble des formations politiques, puis en confiant à Franco Marini la mission quasi-impossible de rallier la droite et la gauche autour d’un projet de réforme électorale. Mais le chef de la droite Silvio Berlusconi n’a jamais cédé sur son exigence d’un retour aux urnes le plus rapidement possible, fermant ainsi la porte à toute formation d’un gouvernement provisoire chargé d’une réforme de la loi électorale. Les Italiens iront donc aux urnes avec une loi accusée de favoriser l’instabilité politique.
Après 20 mois d’un gouvernement Prodi qui a réussi à assainir les finances publiques, mais n’a jamais pu souder sa majorité, la droite est donnée largement gagnante dans les sondages. Silvio Berlusconi, 71 ans, se présentera pour la cinquième fois devant les électeurs pour mener la coalition de droite composée de quatre principales formations: Forza Italia, le parti du «Cavaliere», Alliance Nationale (droite conservatrice), les centristes de l’UDC et la Ligue du Nord.