Une centaine de villages du Guatemala ont été coupés du monde par les pluies et glissements de terrains causés par la tempête Stan. La découverte de plus de 130 corps de victimes de pluies diluviennes qui se sont abattues sur l’Amérique centrale après le passage de cet ouragan a établi lundi le bilan à plus d’un millier de morts et de disparus au Guatemala.
Trois jours de deuil national ont été décrétés dans un pays où l’on compte quelque 3,5 millions de sinistrés.
«L’ampleur du désastre est énorme, les dégâts sont colossaux», a déclaré le vice-président Eduardo Stein dans une déclaration à la radio locale Sonora. L’eau et l’électricité ont été coupées dans plusieurs régions du pays.
De fortes pluies ont continué de s’abattre dimanche sur plusieurs régions du pays, rendant très difficile la progression des sauveteurs, selon le porte-parole des pompiers volontaires. Une équipe de 100 médecins cubains n’a ainsi pas pu atterrir dans la capitale guatémaltèque à cause de la pluie battante. Selon la Coordination nationale pour la prévention des catastrophes, 118 villages sont complètement isolés et personne ne sait ce qu’il est advenu de leurs habitants.
Les secours ont, par contre, profité de la première accalmie, intervenue sur l’ouest du Guatemala après dix jours de pluies intenses, pour se rapprocher de la zone touchée. Les pompiers volontaires, munis de chiens spécialisés, ont entamé la recherche des corps dans ces deux localités qui constituent le cas le plus dramatique de la catastrophe. Le Guatemala commence toutefois à peine à découvrir l’étendue de la tragédie qui aurait également fait des "centaines de morts ou disparus" au sud-ouest du pays, dans le secteur de Coatepeque, à 230 km de la capitale. «On ne peut pas déterminer le nombre exact de morts ou disparus car on n’a pas pu arriver dans la zone pour vérifier les informations que nous ont fournies les personnes évacuées,» a indiqué à l’AFP Mario Perez, maire de Santo Domingo, dans le département de Suchitepequez.
«Ce n’est pas agréable à dire, mais les communes de San José Los Tiestis, El Jardin, El Martillo, Nueva Venecia, El Timepo et Puntarena sont complètement détruites et 14 autres sont inondées,» a précisé l’élu. Il a estimé à 15.000 le nombre de sinistrés dans ces localités proches de la côte pacifique, à l’embouchure de la rivière Nahualate, connue comme l’une des plus dangereuses à l’époque des pluies entre mai et novembre.
Selon le délégué local de la Croix-Rouge, Manuel Rodriguez, les six villages sont complètement isolés, les routes étant coupées par l’effondrement des ponts.
«En raison du manque d’hélicoptère, on n’a pas pu effectuer les travaux de recherches, de sauvetage et d’évacuation dans ces zones, puisque l’accès par voie terrestre est impossible, car l’eau dépasse les deux mètres de haut,» a affirmé M. Rodriguez.
Les Etats-Unis ont fourni huit avions pour les opérations de secours et la distribution de vivres, a annoncé le vice-ministre guatémaltèque de la Défense, Ronaldo Leiva.
La France a dépêché de son côté quelque 3,4 tonnes de matériel de première urgence (tentes, jerricans, kits de cuisine, bâches et tronçonneuses) au départ de Fort-de-France.