Le Quartette, composé des Etats-Unis, de l’Union européenne, de la Russie et de l’Onu, doit examiner les conséquences de la victoire du mouvement radical islamiste face au Fatah lors des élections législatives du 25 janvier.
"Nous vous appelons à un dialogue sans conditions préalables et dans un esprit de neutralité", a déclaré le chef de file du mouvement radical, Ismaël Haniyeh dans un message adressé au Quartette et lu à la presse, à Gaza.
"Nous vous appelons à poursuivre l’aide morale et financière et à verser toutes les aides au Trésor palestinien pour qu’elles soient utilisées en fonction des priorités du peuple palestinien", a ajouté M. Haniyeh.
Ces propos vont à l’encontre de ceux tenus par Israkl, qui souhaite à l’inverse que l’opinion internationale fasse pression sur le Hamas, responsable de la plupart des attentats suicides de ces dernières années.
Dans ce contexte, à Ramallah, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas devait rencontrer lundi la chancelière allemande Angela Merkel, la première dirigeante étrangère à rencontrer le dirigeant palestinien après la défaite de son parti, le Fatah.
Mme Merkel a déjà fait valoir qu’il serait "impensable" pour l’Union européenne de continuer à verser une aide financière à l’Autorité palestinienne si le Hamas, qui figure sur la liste des organisations terroristes de l’UE, ne renonce pas à la violence contre Israkl, à sa volonté de détruire Israkl et ne respecte pas les accords passés entre les Palestiniens et l’Etat hébreu.
M. Abbas a "une très grande responsabilité" et peut largement contribuer à encourager le Hamas à changer, a insisté lundi Mme Merkel après des entretiens à Jérusalem avec le président israélien Moshé Katsav.
La question de l’aide financière aux Palestiniens va être au centre d’un sommet prévu à Bruxelles des 25 ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, le plus gros donateur des Palestiniens.
Selon des sources diplomatiques, l’UE ne devrait pas prendre de décision avant de connaître la composition du nouveau gouvernement palestinien et de voir si M. Abbas garde le contrôle de la situation.
Javier Solana, Haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, a lui aussi indiqué que le Hamas "doit changer de méthode, accepter que la violence est incompatible avec la démocratie" et "reconnaître Israkl".
Conforté par ses prises de position, auxquelles s’ajoutent celles, allant dans le même sens, de la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, à Londres pour la réunion du Quartette, M. Olmert a d’ores et déjà annoncé sa décision de geler des fonds dus à l’Autorité palestinienne, de peur qu’ils ne parviennent à des éléments "terroristes".
"Cela doit être très clair, nous n’allons pas transférer des fonds qui peuvent financer des attentats terroristes contre nos civils", a indiqué M. Olmert, qui évoquait une tranche de 200 millions de shekels (40 millions de dollars environ) devant être transférée mercredi à l’Autorité palestinienne.
Ces fonds correspondent essentiellement au produit de la TVA et des droits de douane prélevés sur les produits importés dans les territoires palestiniens et transitant par Israkl.
Par ailleurs, selon un sondage publié lundi, 84% des Palestiniens se sont dits favorables à un règlement de paix avec Israkl contre 16% qui pensent le contraire. 86% des personnes interrogées sont pour que Mahmoud Abbas reste à son poste contre 14% qui souhaitent son départ.
Sur le terrain, une quarantaine de policiers palestiniens ont brièvement pris position lundi matin sur les toits du complexe de bâtiments abritant le parlement palestinien à Gaza en promettant d’empêcher le Hamas de contrôler les services de sécurité palestiniens.