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Le Québec réforme sa politique d’immigration

Kathleen Weil, ministre de l’immigration, de la diversité et de l’inclusion au Québec

Après le gouvernement fédéral du Canada, c’est au tour de la province du Québec de dévoiler ses nouvelles orientations en matière d’immigration. Objectif: Instaurer un système plus en adéquation avec les besoins en main-d’œuvre qualifiée. L’enjeu est de pourvoir à 1,4 million de postes d’emplois à l’horizon 2022 et dans cette perspective la contribution des immigrants est fortement attendue.  

La course aux talents constitue le défi de l’heure de nombreuses nations à la recherche de main d’œuvre qualifiée. Le Québec qui reconnaît l’apport de l’immigration dans son développement économique, culturel et social, veut saisir davantage de ce potentiel pour mieux répondre aux besoins de sa société. Pour ce faire, la belle province canadienne se dote aujourd’hui d’une nouvelle politique d’immigration, dévoilée il y a tout juste quelques jours. «Il est question d’instaurer un système d’immigration d’avant-garde et performant, plus en adéquation avec les besoins de la société québécoise», a souligné Kathleen Weil, ministre de l’immigration, de la diversité et de l’inclusion au Québec. Cette stratégie est ainsi porteuse d’un processus de sélection novateur qui s’inspire des expériences australienne et de néo-zélandaise en la matière. Il s’agit précisément de «cibler en continu les candidates et candidats qui possèdent le meilleur profil pour répondre aux besoins évolutifs en main-d’œuvre au Québec, sur une base régionalisée», est-il indiqué.

Dans ce contexte, la déclaration d’intérêt est l’élément clé de la démarche. «Une candidate ou un candidat qui souhaite immigrer à titre de travailleur qualifié devra déclarer son intérêt en présentant une demande en ligne qui sera versée pour une période définie dans une banque de candidatures. Les personnes répondant le mieux aux besoins du Québec seront invitées en priorité à présenter une demande formelle d’immigration. Au-delà de la période déterminée, une candidature non invitée sera retirée», explique le ministère de l’immigration au Québec.

Pour répondre à ces besoins en main d’œuvre qualifiée, le Québec compte également sur la niche des travailleurs temporaires qualifiés et des étudiants étrangers. Ainsi, pour ces deux catégories d’immigrants, le passage du statut temporaire vers le statut permanent sera facilité. L’intérêt de telles mesures retenues à l’issue de nombreuses consultations publiques en 2015 s’inscrit précisément dans le souci de pourvoir à 1,4 million de postes à l’horizon 2022. Et à cet effet la contribution de l’immigration est vivement prise en compte.

Dans cette approche, le ministère de l’immigration Québécoise dit vouloir, à travers sa nouvelle politique, s’attaquer aux difficultés de reconnaissance des acquis et compétences que continuent à rencontrer les immigrants. Il s’agit à ce niveau de mettre en place des procédures plus rapides pour le traitement des dossiers. Aujourd’hui encore la durée nécessaire pour le traitement d’un dossier d’immigration d’un travailleur qualifié est entre un an à quatre ans. Le département de l’Immigration ambitionne de porter ces délais entre trois et six mois.

Si la nouvelle politique d’immigration du Québec laisse entrevoir que cette province du Canada est encore une région porteuse d’emplois, les communautés multiethniques restent sceptiques quant au changement que promet la stratégie en question. Les histoires de rêve brisé de nombreux immigrants et le taux de chômage élevé dans certaines communautés, atteignant parfois 30%, sont quelques-uns des éléments soulevés dans ce contexte.

Les difficultés d’intégration que vivent de nombreux diplômés qualifiés tels que les médecins et les ingénieurs sont également rappelées par beaucoup d’immigrants. En effet ils sont nombreux parmi ces catégories socioprofessionnelles à n’avoir pas trouvé après de nombreuses années au Québec un emploi correspondant à leurs compétences. Et ce en raison des barrières réglementaires mises en place par les ordres professionnels.

Ces freins réglementaires pourraient même être aujourd’hui qualifiés de talon d’Achille de toute nouvelle politique d’immigration du Québec. A ce sujet, la ministre de l’immigration, qui se veut rassurante, rappelle que les métiers réglementés représentent seulement 20% du marché du travail. Elle souligne également que la nouvelle politique a été élaborée en concertation avec tous les acteurs concernés. La mise en œuvre de la nouvelle stratégie permettra de voir jusqu’à quel point les nouvelles orientations bénéficient de l’adhésion de toutes les composantes de la société québécoise. Pour l’heure, il est question de faire adopter par l’Assemblée nationale le projet de loi n°77 porteur de cette nouvelle politique d’immigration. Le dossier fait présentement l’objet d’une étude approfondie en commission

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Stratégie
La nouvelle politique en question est accompagnée d’une stratégie d’actions qui couvre une période de cinq ans (2016-2021) et comporte des mesures structurantes et innovantes. Parmi les actions prévues dans la stratégie, le département ministériel de l’immigration québécois fait la part belle à la «bonification et l’adaptation de l’offre de cours de français particulièrement axés sur les besoins professionnels des personnes immigrantes». Pour la mise en œuvre de la politique dans sa globalité, un investissement de 42,5 millions de dollars sur cinq ans a été prévu dans le cadre du Plan économique du Québec 2015-2016, est-il indiqué.
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