L’Assemblée nationale sénégalaise a adopté, mercredi 31 janvier, un projet de loi constitutionnelle créant un Sénat. Ce projet a été voté par la majorité des députés présents à l’Assemblée, lors d’une séance plénière.
Cette deuxième Chambre devrait ainsi être installée d’ici novembre prochain, après les élections législatives prévues le 3 juin prochain, a indiqué le ministre de la Justice, Cheikh Tidiane Sy.
Instauré par le régime socialiste en 1999, le Sénat avait été supprimé par le référendum du 7 janvier 2001 sur la Constitution, soit moins d’un an après l’arrivée au pouvoir du président Abdoulaye Wade.
«La réinstallation du Sénat s’inscrit dans le cadre du renforcement de la décentralisation en assurant la représentation des collectivités locales et des Sénégalais de l’extérieur», a expliqué le ministre de la Justice. A l’instar des députés, les sénateurs auront un mandat de cinq ans. Le président Wade avait également fait supprimer par référendum le Conseil économique et social et l’avait remplacé par le Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales (CRAES) qui compte 100 membres et regroupe des représentants de divers corps socioprofessionnels.
«En réintroduisant le Sénat, le Sénégal se met à niveau au plan institutionnel. À l’instar des grandes démocraties, son évolution nécessitait la création d’une deuxième Chambre. Le Sénat dont le projet de loi vient d’être adopté par les députés sera plus adapté que celui que le régime du PS (parti socialiste au pouvoir de 1960 jusqu’à 2000) et avait déjà installé précédemment», s’est réjoui le journal sénégalais "Le Messager".
Le Sénégal est actuellement en pleine période de transition démocratique. Le pays de la « Téranga » (hospitalité) est actuellement en pleine campagne électorale pour les élections présidentielles qui devaient, initialement être jumelées avec les législatives qui ont été reportées jusqu’au 3 juin 2007.
Parmi les candidats en course pour le fauteuil présidentiel figure l’ancien Premier ministre sénégalais, Moustapha Niasse (67 ans), mentor de l’Alliance des forces de progrès (AFP). Niasse a été désigné candidat par la Coalition Alternative 2007 (CA 2007) qui regroupe onze partis de l’opposition. Cette même Coalition a choisi le secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (PIT), l’ancien ministre Amath Dansokho, pour diriger sa liste aux législatives. Sont également en lice le secrétaire général de la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (LD/MPT) et ex-ministre, Abdoulaye Bathliy.
Outre Niasse et Bathily, le président Wade et son ex-Premier ministre Idrissa Seck (46 ans), ont également annoncé leurs candidatures pour les élections présidentielles.