"Ne nous sommes pas venus ici pour demander une quelconque assistance. Nous sommes ici pour prôner une approche globale dans la lutte contre l’immigration clandestine, qui passe nécessairement par l’augmentation des investissements et par le soutien du développement des pays du Sud", a dit M. Fassi Fihri qui accompagne le Premier ministre, M. Driss Jettou, à ce sommet.
Le ministre délégué aux Affaires étrangères et à la coopération a annoncé une prochaine réunion des experts de la région euroméditerranéenne destinée à décliner l’initiative hispano-franco-marocaine en mesures concrètes aussi bien pour la lutte contre l’immigration clandestine que pour la régulation des flux de l’immigration légale.
"Toutes les actions entreprises par le Maroc en matière de lutte contre l’immigration clandestine ont été financées grâces à ses propres moyens sans aucune aide étrangère. Nous n’avons reçu même pas un euro de l’Union Européenne" durant les dix dernières années pour la lutte contre les mafias de l’immigration clandestine, a insisté M. Fassi Fihri.
Il a aussi mis l’accent sur le développement de l’immigration légale en concertation entre les pays du Nord et du Sud de la Méditerranée, notant que les pays européens auront besoin dans les prochaines années de main d’oeuvre étrangère pour le développement de leurs économies.
Concernant les travaux du sommet euroméditerranéen, le ministre a affirmé que "la relance du partenariat euroméditerranéens est une nécessité stratégique, économique, politique et sociale pour les pays de la région".
"Les pays de la rive Nord de la Méditerranée doivent être conscients que leurs relations avec les pays du Sud ne doivent pas être limitées à la coopération contre le terrorisme et l’immigration clandestine. L’agenda de la rive Sud est beaucoup plus large et plus complet", a-t-il relevé, soulignant que "l’un des succès du sommet de Barcelone est d’avoir consacré cette vision: le partenaire doit recevoir pour pouvoir donner".
M. Fassi Fhri a regretté l’absence de coopération entre le Maroc et l’Algérie en matière de lutte contre les mafias de l’immigration clandestine, relevant que de milliers d’immigrants subsahariens entrent au Maroc à travers le territoire algérien. "Nous souhaitons qu’il y ait un dialogue entre nous et nos frères algériens sur cette question et d’autres sujets", a-t-il dit.
La lutte contre le terrorisme et le phénomène de l’immigration clandestine constituent les principaux thèmes au menu des débats de ce sommet, le premier du genre dans l’histoire que tiennent les chefs d’Etat et de gouvernement des pays de la région.
Ce sommet, qui marque le dixième anniversaire du processus de partenariat euroméditerranéen, lancé à Barcelone en 1995, devrait déboucher sur l’adoption d’une déclaration définissant une vision commune et décider d’un programme de travail quinquennal destiné, d’une part, à renforcer les relations entre les pays du bassin méditerranéen et, d’autre part, à relever les défis auxquels la région est confrontée.
En marge des travaux du sommet euroméditerranéen, M. Fassi Fihri a eu des entretiens avec plusieurs membres des délégations ayant pris part à cette rencontre, dont notamment les chefs de la diplomatie suédoise et belge.