De nouvelles violences ont éclaté samedi entre bandes rivales à Dili, capitale du Timor oriental où l’Onu a commencé à évacuer son personnel non essentiel, malgré l’arrivée de troupes étrangères.
Des bandes de jeunes émeutiers, alliés pour les uns à la police du Timor oriental, et pour d’autres à des unités de l’armée, ont incendié des maisons et des véhicules, à Dili, la capitale.
Des jeunes armés de machettes et de couteaux parcouraient les quartiers administratifs à la recherche de militaires qu’ils accusent d’avoir déserté et de se préparer à revenir des collines entourant la capitale.
Les divisions au sein de l’armée se reflètent au sein de la population, chaque quartier, chaque bande de rue prenant parti pour une faction ou pour une autre. La police s’est quant à elle pratiquement désintégrée, ce qui a compliqué encore la situation.
«C’est l’Est (de l’île) contre l’Ouest, des soldats contre des soldats. C’est de la folie», a déclaré à l’AFP un religieux. Nombreux sont ceux qui estiment qu’une fracture existe au Timor oriental entre les habitants de l’ouest et ceux de l’est, qui parlent différents dialectes.
«C’est une querelle communautaire qui s’est embrasée en raison du contexte général», explique un responsable des Nations unies, lesquelles ont annoncé samedi l’évacuation de leur personnel non essentiel du Timor oriental.
Un total de 390 personnes doivent être acheminées par avion vers l’Australie tandis qu’un noyau d’une cinquantaine de personnes restera sur place, précise la porte-parole de l’Onu Donna Cusumano.
Les actes de violences se sont poursuivis dimanche. Des bandes rivales, notamment armées de machettes, sillonnaient les rues, incendiant des habitations. Des tirs ont été entendus toute la nuit.
Des soldats étrangers ont commencé à désarmer les bandes rivales qui ont semé la terreur dans la capitale du Timor oriental où des renforts sont arrivés pour mettre fin aux violences qui font planer la menace d’une guerre civile dans le pays le plus pauvre d’Asie.
Des centaines de soldats australiens ont notamment débarqué dimanche, portant à un total de quelque 2.250 militaires les contingents australiens, néo-zélandais et malaisiens sur place, a indiqué le général Mick Slater de la Force de défense australienne (ADF).
À l’origine des troubles déclenchés le 28 avril et qui ont fait une vingtaine de morts, la répression d’une manifestation de soutien à quelque 600 soldats révoqués de l’armée après s’être plaints de discriminations. Les "pétitionnaires" révoqués accusent le gouvernement d’avoir favorisé les militaires de l’est, la plupart des anciens des Falintil, l’aile armée du Fretilin, le parti d’inspiration marxiste qui a incarné la lutte contre l’occupant indonésien.
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