«Je pense que nous avons récupéré une bonne partie de l’activité perdue après le 11 septembre », a déclaré M. O’neill dans un communiqué. Et « les indices montrent que l’économie était en phase de reprise avant le 11 septembre », a-t-il ajouté. En réponse au diagnostic du Bureau national de recherche économique (NBER), selon lequel les Etats-unis sont officiellement entrés en récession en mars dernier, le responsable américain a indiqué «qu’il s’agissait d’une mesure de la situation passée et que l’important était l’avenir ». À la question de savoir si Paul O’neill était d’accord avec le diagnostic du NBER, sa porte-parole, Michèle Davis, a renvoyé les journalistes au communiqué du secrétaire au Trésor, qui ne fait aucune mention spécifique du mot « récession ». Elle a souligné qu’une récession se définissait «techniquement comme deux trimestres consécutifs de croissance négative du Produit intérieur brut (PIB) et que les chiffres du quatrième trimestre n’étaient pas encore connus. Le PIB a progressé de 0,3 % en rythme annuel au deuxième trimestre, tandis qu’il a reculé de 0,4 % au troisième trimestre. Le NBER utilise très peu les chiffres trimestriels du PIB pour dater les cycles économiques et s’appuie surtout sur quatre indicateurs mensuels, dont principalement l’emploi et la production industrielle. Les deux autres mesures sont les ventes en gros et en détail ainsi que les revenus réels des ménages. Le NBER, dont un comité de six économistes est reconnu officiellement comme l’arbitre déterminant quand les cycles expansionniste et récessionniste commencent et finissent, a conclu que la dernière expansion – la plus longue jamais enregistrée avec exactement dix ans – s’était terminée en mars pour laisser la place à une récession. Paul O’neill a aussi souligné que les mesures de relance proposées par la Maison-Blanche étaient nécessaires pour « s’assurer que les Etats-Unis retrouveraient un taux de croissance normale » qui, a précisé sa porte-parole, est estimé à 3,5 %. Le président George W. Bush et les Républicains au Congrès proposent un programme de quelque 100 milliards de dollars (environ 1 % du PIB) sous forme surtout d’assouplissements fiscaux des entreprises. Mais ce plan est bloqué au Sénat par la majorité démocrate qui le juge insuffisant pour aider les chômeurs et les personnes à revenu limité.