L’Egypte s’est dit préoccupée pour la paix au Proche-Orient lundi face à la perspective d’un gouvernement «d’extrême-droite» en Israël après l’accord entre le Likoud et la formation d’Avigdor Lieberman, tandis que l’Union européenne se veut encore prudente.
«Nous sommes confrontés à un facteur négatif, qui potentiellement peut créer des dégâts» dans le processus de paix, «à savoir l’émergence d’un gouvernement d’extrême-droite en Israël», a déclaré le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheit à Bruxelles. Il s’exprimait lors d’un débat de l’Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne, bras parlementaire de l’Union pour la Méditerranée (UPM), réunie à Bruxelles. Si les membres du futur gouvernement qui se dessine sous la direction de Benjamin Netanyahu «appliquent ce dont ils ont parlé ces dernières années, nous allons être confrontés à de très sérieuses difficultés et à la plus extrême des situations», a ajouté le ministre égyptien. Le Likoud, le parti de droite du Premier ministre israélien pressenti, Benjamin Netanyahu, a conclu dans la nuit de dimanche à lundi son premier accord de coalition avec Israël Beiteinou, une formation d’extrême-droite. Aux termes de cet accord, Israël Beitenou va notamment obtenir le ministère des Affaires étrangères, qui doit revenir au chef de ce parti Avigdor Lieberman. Parmi les autres formations qui pourraient entrer dans la future coalition figurent le Shass (ultra-orthodoxes), la Liste Unifiée de la Torah (ultra-orthodoxes) ainsi deux partis d’extrême-droite, l’Union Nationale et le Foyer Juif. Face à cette perspective, le chef de la diplomatie égyptienne a appelé la communauté internationale à ne pas faiblir. «Nous recommandons d’être très ferme» pour «s’opposer à ceux qui veulent poursuivre la colonisation (…) et faire échec à l’idée de deux Etats (palestinien et israélien) en grignottant le territoire palestinien jour après jour», a dit le ministre. «Il faut leur dire: Arrêtez! sinon vous détruirez les bases d’un compromis et si elles sont détruites le conflit durera encore pendant des siècles», a-t-il ajouté.
La veille, le ministre palestinien des Affaires étrangères Riad Malki s’était également inquiété de voir un «gouvernement anti-paix» arriver au pouvoir en Israël. Le diplomate en chef de l’UE Javier Solana a répété lui aussi lundi matin que les Européens seront «prêts à travailler normalement avec un gouvernement israélien qui accepterait de travailler pour une solution à deux Etats».