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Les italiens attendent les vérifications et déplorent le climat conflictuel


Mardi, le ministère de l’Intérieur a officiellement confirmé la victoire de l’union de gauche avec 158 sièges sur 315 au Sénat et 342 sur 630 à la Chambre des députés en publiant des résultats complets, qui devront subir une ultime validation de la Cour de cassation.

Silvio Berlusconi, actuel chef du gouvernement, a malgré ces données officielles refusé de concéder la victoire à son adversaire.

"Personne ne peut dire qu’il a gagné", a-t-il affirmé mardi soir en parlant de "très nombreuses irrégularités" dans le vote des expatriés, tout en soulignant qu’il n’"hésiterait pas à reconnaître l’issue du scrutin" au terme de la "clarification juridique".

"La victoire est maintenant claire dans les deux chambres" a pour sa part affirmé Romano Prodi depuis Rome à la radio française Europe 1, se disant "sûr" d’être le prochain chef du gouvernement.

Il a reçu mercredi les félicitations du Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker et du président français Jacques Chirac, qui lui a adressé ses "félicitations chaleureuses et amicales". José Manuel Durao Barroso, président de la Commission européenne, avait félicité M. Prodi dès mardi.

La vérification "des comptages et des procès-verbaux" a été exigée par la coalition de Silvio Berlusconi dans la nuit de lundi à mardi, quelques minutes après que Romano Prodi eut revendiqué la victoire.

Le différend porte sur les bulletins "contestés", ces votes non valides mis de côté par les présidents des bureaux de vote qui n’ont pas pu les classer dans les nuls ou les attribuer à un parti. On en recense 43.028 à la Chambre des députés – où le centre-gauche a obtenu la majorité avec seulement 25.224 voix d’avance – et 39.833 au Sénat.

Les commissions spéciales ont commencé mercredi à reprendre un par un ces bulletins et devraient avoir terminé leurs contrôle "jeudi ou vendredi" pour la Chambre des députés et "après Pâques" pour le vote des expatriés au Sénat.

Outre ce délai non négligeable pour les nerfs des Italiens, il faudra également attendre plusieurs semaines avant la formation d’un nouveau gouvernement.

Les deux nouvelles Chambres se réuniront pour la première fois le 28 avril, pour élire dès le lendemain leurs présidents respectifs puis constituer les groupes parlementaires le 5 mai.

La toute première mission des députés et sénateurs sera, les 12 et 13 mai, d’élire un remplaçant au président de la République Carlo Azeglio Ciampi dont le mandat arrive à terme le 18 mai.

Cette nomination est incontournable car la désignation du chef du gouvernement incombe au président de la République: mais M. Ciampi ayant laissé entendre qu’il souhaitait confier cette tâche à son successeur, Romano Prodi ne devrait pas être désigné avant de longues semaines pour former un nouveau gouvernement.

"C’est très probable que ce soit au nouveau président de décider de me donner la responsabilité du gouvernement. Il faudra alors attendre la fin mai", a confirmé sur Europe 1 M. Prodi, qui une fois désigné devra obtenir la confiance des députés et des sénateurs pour être investi.

Les délais de formation du nouveau gouvernement seront "longs" car "il faut tenir compte des étapes institutionnelles", a résumé Carlo Azeglio Ciampi dans un communiqué publié en milieu de journée.

Une série d’échéances attend le nouveau gouvernement: des élections dans 1.200 communes, 8 provinces et une région (la Sicile) les 28 et 29 mai, et un référendum sur l’accroissement des pouvoirs du chef du gouvernement et la délégation de certaines compétences aux régions, probablement le 24 juin.

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