«Les ravisseurs des deux touristes autrichiens ont réussi à rejoindre le Sahel, à travers l’Algérie et la Libye et regagné leur base arrière au Mali», a affirmé Annahar, citant des «sources concordantes» en Algérie. «La traversée a duré quatre jours», a-t-il précisé.
Ces informations n’avaient pu être confirmées mardi en fin d’après-midi de sources officielles à Alger, Bamako ou Vienne. «Nous ne sommes pas encore informés de la présence des Autrichiens et de leurs supposés ravisseurs sur notre territoire», a indiqué une source des services de sécurité maliens.
Les ravisseurs et leurs otages avaient été auparavant signalés dans la zone frontalière de Tébessa et Oued Souf, à l’est de l’Algérie, où l’armée tentait de les localiser, selon Annahar. Andrea Kloiber, 44 ans, et Wolfgang Ebner, 51 ans, enlevés en Tunisie, avaient été conduits en territoire algérien dans une zone «chaude», théâtre depuis quatre semaines d’une vaste traque contre les islamistes, visant notamment Oum Kmakem, une région montagneuse dont Al Qaïda voudrait faire un «sanctuaire» pour ses opérations dans les deux pays voisins.
Les ravisseurs, dont le nombre n’est pas connu, relèveraient de la région sud d’Al Qaïda, placée sous le commandement de l’«émir» (chef) Yahyia Abou Ammar, selon le quotidien. Le groupe d’Abou Ammar est l’instigateur présumé de l’assassinat de quatre touristes français, tués en Mauritanie le 24 décembre 2007.
L’armée algérienne aurait «canalisé les ravisseurs vers la Libye et le Mali où les possibilités de négociation avec les autorités autrichiennes pour une éventuelle libération des otages sont plus grandes», a indiqué à l’AFP Anis Rahmani, directeur d’Annahar. Alger aurait ainsi évité d’encercler les ravisseurs au risque de mettre en danger les otages, et ne voulait pas abriter sur son territoire une négociation pour leur libération, selon M. Rahmani. L’Autriche «n’a pas encore reçu de revendication» des ravisseurs, a déclaré mardi le ministre de l’Intérieur Günther Platter.