L’Irak exige de ces pays « une action concrète et une position effective et non des appels », écrit le quotidien officiel Babel. Le journal incite ces pays à « se dresser contre la politique américaine d’hégémonie (…), à se tenir dans la même tranchée que l’Irak et à proclamer que toute agression contre lui serait considérée comme une agression contre tous les Etats arabes et musulmans ».
Ces appels au secours interviennent au lendemain d’une mise en garde du secrétaire d’Etat américain, Colin Powell, qui a averti que le conflit ne pourrait durer éternellement. « Je crois que cela ne peut durer indéfiniment », a déclaré Powell sur la chaîne NBC ajoutant que Washington attend d’avoir des informations supplémentaires de la mission d’inspection de l’arsenal militaire irakien. Il a insisté sur le fait que les troupes américaines étaient prêtes à agir contre l’Irak ».
Le secrétaire d’Etat américain s’exprime comme si l’invasion de l’Irak était une affaire de timing : « Nous mettons nos forces en position afin d’être prêts à faire tout ce qui pourrait s’avérer nécessaire (…) Si les forces d’une coalition devaient atteindre la zone des champs pétrolifères, nous ferons ce qu’il faudra pour les protéger, nous assurer qu’ils seront sauvegardés au bénéfice des Irakiens et non pas détruits ou endommagés par un régime affaibli s’approchant de la porte de sortie ».
Les Etats-Unis ont continué à masser un important dispositif militaire dans le Golfe. Le secrétaire américain à la défense, Donald Rumsfeld, a signé un document portant sur l’envoi dans la région d’un nombre « important de soldats. Ces renforts permettent de doubler les effectifs américains qui sont évalués déjà à 50.000 hommes dans le Golfe. Sur le terrain, deux bases de radars ont été bombardées par des avions américains et britanniques au-dessus de la zone d’exclusion aérienne. Un avion non identifié a survolé Bagdad dimanche en milieu de journée provoquant inquiétudes et interrogations parmi la population qui redoute la guerre. La France, par la voix de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense, a adressé un message au Président George Bush : «La guerre entraînerait la déstabilisation de toute la région et une montée encore plus grande du terrorisme». Elle assure une nouvelle fois que Paris n’entrera pas en campagne contre l’Irak sans l’aval de l’ONU. «En l’absence de résolution de l’ONU, il est exclu de participer à une opération militaire, même si nos moyens nous le permettent. Nous sommes en effet en permanence prêts à intervenir, si nos engagements sont en jeu…et si les décisions politiques sont prises». Dans ce même chapitre diplomatique, le vice-ministre saoudien de la défense a démenti que son pays ait accepté de mettre ses installations militaires à la disposition des Etats-Unis en cas de guerre. « Ce n’est pas exact », a répondu le Prince Abderrahman Ben Abdelaziz au quotidien Okad à propos d’informations véhiculées dimanche par le New York Times.
En attendant d’y voir plus clair, les experts en désarmement des Nations unies ont entamé hier l’inspection d’au moins sept sites soupçonnés d’abriter des activités liées aux armes de destruction massive, dont une station de traitement des eaux et le principal laboratoire sanitaire gouvernemental.