L’Irak fera sa déclaration sur son programme d’armement à la date limite du 8 décembre, a assuré un conseiller du Président irakien : «oui, un rapport et les dossiers des armes nucléaires, chimiques, biologiques et les missiles seront soumis dans le délai de 30 jours prévu par la résolution 1441», a déclaré à la presse le général Amer Al-Saadi.
En attendant, Hans Blix, chef des inspecteurs en désarmement de l’ONU, poursuit ses entretiens à Baghdad sur fond de pressions des Etats-Unis autour des zones d’exclusion aérienne en Irak.
La Maison-Blanche a encore fait savoir mardi que les attaques contre les avions américano-britanniques dans ces zones pourraient constituer une violation patente de la résolution du Conseil de sécurité. La revendication américaine ne repose sur aucun texte onusien, puisque les zones d’exclusion aérienne, censées protéger les minorités kurdes et chiites ne sont explicitement prévues par aucune résolution des Nations Unies. Kofi Annan vient d’ailleurs de rappeler à Washington que la résolution 1441 ne couvrait pas les questions liées à ces zones.
La position de Washington n’est d’ailleurs partagée par aucun autre membre du Conseil de sécurité, y compris la Grande-Bretagne. Baghdad n’a d’ailleurs pas raté l’occasion d’accuser l’administration Bush de provocations à travers la recherche de prétextes à la guerre par le biais de ces zones d’exclusion aérienne : «les allégations américaines sont une tentative de détourner la résolution 1441 pour trouver un prétexte pour attaquer l’Irak», a réaffirmé un responsable du Parti Baath irakien. Sur le plan diplomatique, les appels se multiplient pour inviter Saddam Hussein et les inspecteurs en désarmement de l’ONU à la transparence. Ces derniers sont également priés de faire preuve d’impartialité dans leur mission et à s’éloigner de toute provocation pour sauvegarder leur crédibilité.