Le président iranien ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad a affirmé samedi que son pays ne renoncerait pas à son programme nucléaire, même si le Conseil de sécurité des Nations unies le lui ordonnait.
"Même si le Conseil de sécurité devait s’impliquer, cela n’aiderait pas à résoudre le problème. Nous ne cherchons pas à prendre cette direction, mais si certains insistent pour priver le peuple iranien de ses droits, ils doivent savoir qu’une telle chose n’arrivera pas", a dit le président, lors de sa deuxième conférence de presse depuis son élection en juin. Il a balayé d’un revers de la main la menace de sanctions, évoquées par des responsables européens et américains. "Aujourd’hui le langage de l’oppression, de l’intimidation, basé sur la force nucléaire est révolu", a indiqué M. Ahmadinejad, selon qui "c’est la volonté des peuples qui est déterminante". Il a même évoqué de possibles représailles, en soulignant que l’Iran avait "les moyens nécessaires pour défendre ses intérêts". Interrogé sur l’utilisation éventuelle de l’arme pétrolière en cas de sanctions, M.Ahmadinejad a affirmé : "Ces gens qui utilisent contre nous un langage violent ont dix fois plus besoin de nous que nous n’avons besoin d’eux".
Sur un ton empreint de confiance, il a de la même façon minimisé la menace du recours par les Occidentaux au Conseil de sécurité de l’Onu. "Vous ne devriez pas utiliser avec autant de liberté le nom du Conseil de sécurité, parce que vous finirez par le discréditer", a dit le président, en "recommandant (aux Occidentaux) de ne pas s’isoler avec leurs menaces".
Vendredi, le président américain George W. Bush avait jugé "logique" que le dossier nucléaire iranien soit envoyé au Conseil, en parlant d’empêcher la République islamique d’avoir l’arme nucléaire. Mais le président iranien, tout en répétant que son pays ne cherchait pas à obtenir l’arme atomique, a assuré : "Naturellement, notre nation n’acceptera rien qui lui soit imposé. Il est de notre droit définitif d’avoir la technologie nucléaire". L’Iran a annoncé mardi avoir repris des activités de recherche nucléaire suspendues depuis la fin 2003. Selon le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohamed El Baradei, il a notamment informé cette dernière de son intention de procéder à un enrichissement d’uranium à petite échelle.