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L’irresponsabilité criminelle

Après la presse nationale, c’est au tour de la classe politique de mettre en cause l’Etat dans la catastrophe humanitaire que subit actuellement l’Algérie. Hocine Aït Ahmed, le président du Front des Forces Socialistes (FFS), vient en effet de dénoncer « l’irresponsabilité criminelle » des autorités du pays, qui explique selon lui le bilan très lourd des inondations dans la région d’Alger. Cette catastrophe est «l’illustration visible de l’irresponsabilité criminelle qui a provoqué chacune des causes jusqu’ici imperceptibles qui ont engendré cet effroyable bourbier torrentiel». Dans le message qu’il a adressé au Conseil national de son parti, réuni les 22 et 23 novembre dernier, l’opposant politique, actuellement en Suisse, met particulièrement en cause le système de canalisation centrale de la capitale. Des égouts « complètement murés » dans le but de « priver les terroristes de caches secrètes ». Le leader historique dénonce par ailleurs « le saccage écologique» de la forêt de Bainem, sur les hauteurs d’Alger. Réduite à néant par l’armée, cette forêt permettait, avant sa destruction, de retenir les pluies qui se déversaient en contre-bas, sur la ville. Elle a ensuite profité aux spéculateurs fonciers qui ont installé de nombreuses familles chassées de leur campagne dans des bidonvilles. Des familles qui ont pour la plupart disparu dans les torrents de pluie du 10 novembre dernier… Le bilan des inondations continue, quant à lui, de s’alourdir : il faisait état lundi de 752 tués, dont 701 à Alger et 680 pour le seul quartier de Bab El Oued. Malgré ces pluies diluviennes, le pays manque dramatiquement d’eau et le rationnement qui avait fait suite à la sécheresse de ces derniers mois est encore maintenu. Les Algérois sont en effet alimentés une fois tous les trois jours pendant quelques heures, notamment la nuit. Une situation qui s’explique par le fait que le barrage d’approvisionnement de la ville, Keddara, n’ait pas reçu « une seule goutte d’eau » au moment où l’ouest du pays était submergé. Au contraire, les autorités ont annoncé que la quantité qui y est stockée ne pourra alimenter la capitale que jusqu’à la fin de l’année. Pendant ce temps, la municipalité d’Alger, à qui incombe la lourde tâche de nettoyer les zones dévastées, a annoncé que les opérations de déblaiement pourraient prendre plusieurs mois. Les secouristes estiment quant à eux à 170 le nombre de personnes encore portées disparues. La facture de la catastrophe devrait avoisiner les 30 milliards de dinars (384 millions de dollars).

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