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L’OUA fait place à l’UA

Ce 38ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation de l’Unité Africaine organisé entre le 8 et le 10 juillet dans la ville sud-africaine de Durban sera le dernier du genre. Créée au lendemain de la décolonisation en mai 1963, l’OUA avait pour objectif d’unifier le continent, de le doter des capacités nécessaires à son développement tant économique que social ou politique. Mais quarante ans après, si elle a connu des progrès certains, l’Afrique est loin d’être épargnée par les guerres, la corruption, l’instabilité politique, les maladies et la misère.
Sur les 53 pays que compte le continent, pas moins d’une vingtaine sont aujourd’hui impliqués dans des conflits armés. Des guerres que la diversité des intérêts des Etats membres de l’OUA a largement contribué à alimenter, même envenimer, comme c’est actuellement le cas à Madagascar et, depuis des années, en République démocratique du Congo. Pourtant seul cadre de réunion et de dialogue, l’OUA a aussi et surtout été le théâtre d’antagonismes entre les pays africains.
En 1984, le Maroc s’en était d’ailleurs retiré suite à l’admission de la fantômatique RASD. Le lancement de l’UA aurait même pu capoter cette année lorsque le dirigeant libyen Kadhafi, un des initiateurs de l’Union, a tenté de transformer le sommet de Durban en réunion «ordinaire», pour lancer l’UA plus tard en Libye.
En accueillant le sommet et en héritant de la première présidence tournante de l’instance, l’Afrique du Sud a certes prouvé son poids sur la scène africaine. Mais cet antagonisme démontre surtout que le plus gros défi de l’UA sera de se démarquer des divisions de son ancêtre. D’autant que la «bonne gouvernance» est l’une des grandes conditions posées par les bailleurs de fonds occidentaux à toute aide financière. Les pays membres du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique) s’y étaient déjà engagés en février dernier, mais les dirigeants africains devront cette fois-ci déterminer une véritable orientation commune en la matière.
Depuis la signature de son acte constitutif – lors des accords de Lomé (Togo) en 2000 -, l’UA s’est fixé pour mission principale l’accélération du processus d’intégration de tous les pays africains, un peu comme l’a fait avant elle l’Union Européenne. L’expérience de l’UE a d’ailleurs largement inspiré la structuration de sa consoeur africaine. Parmi les instances dont l’UA doit se doter figurent par exemple un Parlement (qui devrait siéger en Afrique du sud), une commission (ex-secrétariat général basé à Addis-Abeba), une banque centrale, un fonds monétaire africain, une banque africaine d’investissement et une Cour de justice. Cette UA sera présidée par une conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, l’organe suprême, qui décidera notamment du budget et de la mise en oeuvre de politiques communes.
Dans le secteur économique, le NEPAD est pressenti comme «la principale arme économique» de l’instance qui devrait aussi se munir d’un «conseil de paix et de sécurité» chargé des conflits, héritier de «l’organe central de l’OUA pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits». Une inspiration onusienne. «Nous devons reprendre le contrôle de nos destins. C’est la raison d’être de l’Union Africaine», déclarait le secrétaire général de l’OUA Amara Essy à la veille du sommet. Et d’ajouter que « le véritable ennemi de l’Afrique est en Afrique même».

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