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Malgré le boom économique, les Chinois ont soif d’exil

La Chine est restée en 2007 le troisième pays d’origine des demandeurs d’asile, malgré une baisse du nombre de dossiers en France et dans le monde, signe que de nombreux Chinois rêvent toujours d’émigrer malgré le boom économique dont jouit leur pays.  Selon les derniers chiffres du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), les Irakiens arrivent en tête des demandeurs d’asile dans le monde, suivis des habitants de la Fédération de Russie – essentiellement originaires de Tchétchénie – et des Chinois. En France, précise l’Office français de protection des réfugiés (Ofpra), les demandes chinoises, invoquant des «persécutions ou des craintes de persécution», aboutissent rarement. «La soif d’émigration vers l’Occident des Chinois de tous âges est certainement la plus grande de mes surprises depuis quatre ans», s’étonnait l’an dernier le sinologue Jean-Luc Domenach. «Je n’imaginais pas qu’elle était aussi universelle». Avec une croissance annuelle de 10% et plus depuis 2003, la Chine est pourtant friande de main d’oeuvre et offre de nouvelles perspectives à sa population, mais une partie d’entre elle semble convaincue que l’embellie ne durera pas longtemps. «Il y a un contraste massif entre la réussite du régime dans le domaine économique où il excelle apparemment, et l’adhésion sur place des habitants», ajoute Jean-Luc Domenach dans une interview à Reuters. «Une grande partie des Chinois rencontrés lors de mon dernier voyage (disaient) clairement qu’il fallait profiter des opportunités de partir tant qu’il était encore temps. Et un certain nombre d’étudiants que j’ai croisés en France ont quitté la Chine sans véritable intention d’y retourner». «Il est indéniable que le miracle économique n’a pas bénéficié à tous», explique de son côté Jean-Charles Sambor, économiste chez TCW, filiale de SGAM (Société Générale Asset Management). «Et pour les habitants les plus pauvres, qui sont soit en situation de sous-emploi en milieu rural, ou ont des conditions de travail excessivement dures dans le cas de la population flottante, l’idée d’émigrer reste un aimant puissant». Si les observateurs s’accordent à dire que l’émigration chinoise, également favorisée par l’ouverture de la Chine au monde, est redevenue importante, les choses se compliquent quand il s’agit de la mesurer. Dans l’Hexagone, le gouvernement chiffre à moins de 3.000 par an le nombre de Chinois dont l’entrée revêt un caractère légal et permanent, essentiellement au titre des liens personnels et familiaux, et le Comité interministériel de contrôle de l’immigration souligne que les étudiants chinois sont devenus les premiers pour les titres de séjour en vue de suivre un stage ou des études. «La Chine est au coin de la rue», résume Jean-Luc Domenach dans son dernier ouvrage paru chez Perrin. «A Paris, le quart des bars-tabacs ont été rachetés par des Chinois et il n’est plus possible de prendre le métro sans apercevoir des étudiants où des hommes d’affaires venus de Pékin».


• Gilles Guillaume ( Reuters)

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