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Martine Aubry stigmatise la dérive antirépublicaine de Nicolas Sarkozy

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Entre Nicola Sarkozy et Martine Aubry, c’est du lourd. Tandis que le premier, dans un virage sécuritaire extrêmement serré, menace de déchoir de leur nationalité tous les Français d’origine étrangère qui s’attaqueraient aux forces de l’ordre, la seconde le taxe de dérive antirépublicaine. La plus violente des critiques qu’un président de la République peut recevoir de son opposition. La réaction de Martine Aubry n’est le fruit d’un coup de sang mal maîtrisé, ni d’un lapsus provoqué par un intervieweur trop entreprenant. Elle a été doctement ciselée dans un communiqué dont les mots et la syntaxe ont été froidement pesés. Et cela avait abouti à une attaque sur les grands principes et l’esprit de la République qui ne risque pas de grandir Nicolas Sarkozy dans ses habits de président de la République. Le coup était si rude et si mal encaissé que l’ordre présidentiel a été donné à Xavier Bertrand, le secrétaire général de l’UMP, pour réagir sur le champ. L’attaque de Martine Aubry n’a pas eu le temps de chauffer sa place sur les fils crépitants des agences que déjà tombe celle de Xavier Bertrand qui la trouve «terriblement choquante». L’opposition en général et les socialistes en particulier ne pouvaient pas rester inactifs et laisser Nicolas Sarkozy configurer l’agenda politique à son aise. Après avoir été englué jusqu’au cou par les scandales et les polémiques qui soulignent sa mauvaise gouvernance et dont l’affaire Woerth-Bettencourt incarnait l’ultime illustration, Nicolas Sarkozy tente de reprendre la main sur un de ses terrains de prédilection, l’insécurité qu’il radicalise en y mêlant l’immigration. La gauche avait, ces derniers temps, profité de la détérioration sécuritaire observée dans de nombreuses régions pour souligner l’échec personnel de Nicolas Sarkozy. Il s’agissait de faire fondre le principal fonds de commerce sur lequel la droite a su gagner le cœur des Français et bouter la gauche hors du palais. Le débat qui s’enflamme aujourd’hui en France fait rejaillir un classique affrontement sur le sujet. Il se déroulait entre une gauche qualifiée de rêveuse et une droite aux tendances dures tentées par les démons de l’extrême droite et ses fantasmes autoritaires et xénophobes. La nouveauté aujourd’hui est que Nicolas Sarkozy, président de la République est personnellement acteur de ce débat. La gauche l’accuse de malmener les principes fondamentaux de la Constitution dans une stratégie de bouc émissaire et avec l’objectif assumé de séduire les franges les plus extrêmes de la société française. Et Nicolas Sarkozy met en avant l’angélisme de la gauche face à une affaire d’une extrême dangerosité sécuritaire et sociale et l’accuse de camoufler son inaction et son incapacité d’agir sous le couvert de bons sentiments. Pour transformer l’essai contre Nicolas Sarkozy, Martine Aubry et ses autres prétendants à former une alternative à la droite comme Dominique Strauss-Kahn ou Ségolène Royal, ne doivent plus se contenter de jouer sur le registre du réquisitoire et de l’indignation. Ils doivent imaginer des solutions à l’insécurité que favorise une crise économique rampante et qui ne passent plus par la stigmatisation de l’immigration, comme le font les amis de Nicolas Sarkozy mais au contraire doivent garantir le vivre ensemble républicain comme l’aurait fait un président de la République, véritable garant de la cohésion nationale.

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