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Martine Aubry, une socialiste applaudie par la droite

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Un vent nouveau est en train de souffler sur Martine Aubry, la première secrétaire du Parti socialiste, le premier grand parti d’opposition à Nicolas Sarkozy. Ce vent est rempli d’une brusque bienveillance de la droite à son égard, comme si par un effet magique, l’épouvantail d’hier est devenu subitement fréquentable. Il est vrai que Martine Aubry  a longtemps servi à la droite comme une sorte de défouloir aux convenances très opportunes. Quand l’extrême gauche, que mène le jeune facteur de Neuilly Olivier Besancenot, prend de l’ampleur quitte à menacer les grands équilibres sociaux, c’est la faute aux socialistes de Martine Aubry qui n’ont pas su s’occuper des préoccupations d’une France ouvrière secouée par les multiples effets de la crise. Quand les médias s’érigent en principal opposant et censeurs de l’action de Nicolas Sarkozy, c’est encore la faute à cette direction socialiste, paralysée et aphone à cause de ses incurable bisbilles, incapable de remplir sa mission d’opposant. Et même quand il s’agissait de justifier les limites d’une politique économique, la dame des 35 heures était responsable de tous les blocages, responsable d’avoir encouragé l’assistanat, plutôt que la dynamique du travail créatif et productif. Depuis le début de cette année, Martine Aubry semble vivre sur un petit nuage. Sa cote d’estime est en train de se métamorphoser. Après avoir été moquée comme la fille à papa Delors, imposée à la tête du PS après de vilaines tractations d’appareils, huée avec une féroce ironie sur son look de catcheuse péruvienne fréquentant un salon de coiffure de l’ex-RDA, la voilà qui est en train de muer sous les encouragements bruyants de la droite. Martine Aubry a eu l’occasion de faire bouger les lignes à sa façon sur deux sujets sensibles au point de passer déjà pour une briseuse de tabous et de dogmes. Ce qui est pour un apparatchik élu par consensus d’appareil s’apparente à une révolution culturelle. Le premier est celui du vote des étrangers aux élections locales. Son annonce de vouloir déposer un projet de loi sur le sujet a remis cette vieille question à l’ordre du jour avec son cortège d’embarras pour la gauche et pour la droite. Le second est sa position sur l’âge légal du départ à la retraite en envisageant la possibilité qu’il ne soit plus fixé à 60 ans. A sa gauche, au PS, Martine Aubry fut vertement accueillie. A droite fait rarissime, voire inédit, elle eut droit aux félicitations appuyées du Premier ministre François Fillon. L’homme s’était pourtant spécialisé, dans l’architecture de Nicolas Sarkozy, dans le pilonnage systématique et sans concessions des socialistes.
A voir et à lire certaines déclarations de l’équipe Sarkozy sur Martine Aubry, naît une étrange impression que la droite a adopté la stratégie d’encenser la première secrétaire du PS, de presque l’aider à s’imposer à la tête de son parti. La conjoncture n’est pas innocente. Une année qui doit connaître de décisives primaires pour designer le futur challenger de Nicolas Sarkozy en 2012. Avec sans aucun doute ce calcul : face à l’actuel président de la République, une femme comme Martine Aubry, si transformée soit-elle, n’a aucune chance de s’imposer.

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