« La Syrie accapare l’attention du monde libre en ce moment (…) La Turquie, en tant que pays ami d’Israël et de la Syrie, peut servir de médiateur », a-t-il dit lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre turc de l’Intérieur Abdulkadir Aksu. M. Hanegbi a souligné qu’une médiation turque « aiderait la Syrie à comprendre que si elle s’engage dans un compromis avec Israël, les deux pays en bénéficieront et pourront vivre l’un avec l’autre ». M. Aksu a, quant à lui, salué la proposition du ministre israélien, indiquant que son pays « prend note ». La Turquie et Israël ont en outre signé, à l’occasion de la visite de M. Hanegbi, un accord bilatéral de lutte contre le terrorisme, à la suite des attentats-suicide le mois dernier à Istanbul qui ont visé notamment deux synagogues. Cet accord de coopération policière touche à la lutte antiterroriste et à celle contre les trafics de clandestins et de stupéfiants. Le ministre israélien visitera ce jeudi à Istanbul les deux synagogues visées par une série d’attentats à la voiture piégée le 15 novembre dernier. Le 20 novembre, une deuxième série d’attaques avaient frappé la métropole économique du pays. Un total de 62 personnes, dont quatre poseurs de bombe, avaient été tuées et des centaines d’autres blessées. La Turquie, un pays dont la population est en majorité musulmane, est le seul allié régional d’Israël depuis 1996, date de la signature d’un accord de coopération militaire qui a soulevé la colère de la plupart des pays arabes et de l’Iran. • Afp Concernant les liens avec la Syrie, M. Aksu a indiqué que son pays avait tiré une croix sur des « événements déplaisants » du passé et a salué la récente extradition vers la Turquie par ce pays de plusieurs suspects turcs, dont des étudiants d’une école religieuse, recherchés pour leur implication présumée dans les attaques d’Istanbul. Les rapports entre les deux pays voisins, longtemps difficiles, se sont graduellement normalisés après l’expulsion par Damas du chef rebelle kurde Abdullah Ocalan en 1998. Depuis, les représentants des deux pays se sont rendu une série de visites réciproques. Le président syrien Bachar al-Assad devrait d’ailleurs effectuer un voyage officiel en Turquie début 2004, une première destinée à sceller les nouvelles relations syro-turques.