Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a suggéré la tenue d’un sommet européen pour examiner une proposition de créer un nouveau système de sécurité collective en Europe, l’actuel ayant montré ses limites lors de la crise géorgienne. «L’actuelle architecture de sécurité en Europe n’a pas passé les tests de solidité lors des récents événements», a-t-il affirmé dans un discours devant l’Assemblée générale des Nations unies. Rappelant la proposition faite par le président russe Dmitri Medvedev d’élaborer «un Traité de sécurité européen, une sorte d’Helsinki-2», M. Lavrov a suggéré que son examen pourrait commencer «lors d’un sommet pan-européen auquel participeraient les Etats ainsi que toutes les organisations travaillant dans la région». Il n’a pas proposé de date, ni de lieu, pour un tel sommet.
Les accords d’Helsinki avaient été signés par 35 Etats en 1975, dans le but d’améliorer les relations entre le bloc communiste mené par Moscou et l’Occident. Dans un discours de politique étrangère à Berlin en juin, M. Medvedev avait affirmé que l’expansion de l’Otan vers l’est risquait de «gâter de façon radicale» les relations entre Moscou et l’Occident au cours des années à venir. Samedi, M. Lavrov a expliqué que ce traité «viserait à établir un système de sécurité collective crédible, qui assurerait une sécurité égale à tous les Etats et définirait de façon juridiquement contraignante les bases des relations entre ses adhérents». «Tous les participants réaffirmeraient leur adhésion aux principes fondamentaux du droit international», a poursuivi M. Lavrov. Le ministre russe a défini ces principes comme « le non-recours à la force et le règlement pacifique des différends, la souveraineté, l’intégrité territoriale et la non-ingérence dans les affaires intérieures, ainsi que l’inadmissibilité du renforcement de la sécurité d’un pays au dépens de la sécurité d’autres». Il s’agit d’une critique à peine voilée du projet américain de déploiement d’un bouclier antimissile en Pologne et République tchèque, deux anciens membres du Pacte de Varsovie. Moscou voit dans ce système une menace contre sa propre sécurité.
• Hervé Couturier (AFP)