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Nicolas Sarkozy subit l’effet boomerang de l’insécurité

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Un désagrément vient rarement non accompagné. Celui que vit Nicolas Sarkozy en ce moment avec cette grande parenthèse qui souligne les rapports coupables de certains de ses ministres avec l’argent public et dont l’affaire des ministres démissionnaires et celle de Woerth-Bettencourt incarnent l’ultime illustration, vient se rajouter à un grand questionnement de sa capacité à assurer la sécurité des Français. Poser la question est déjà en soi une grande remise en cause du fonds de commerce principal sur lequel Nicolas Sarkozy avait bâti sa fortune politique. Trois années déjà comme président de la République, suivies de plusieurs longues années comme ministre de l’Intérieur et donc premier flic de France. Du Karcher avec lequel il voulait nettoyer les banlieues aux coups de menton virils pour défier les zones de non-droit, l’homme dispose d’une riche panoplie de luette contre l’insécurité.
Une situation qui avait poussé beaucoup à faire ce constat : Si la France est plus sûre, elle le doit certainement au grand savoir-faire et au flair de Nicolas Sarkozy. Si elle présente quelques défaillances dans ce domaine, c’est à mettre au passif d’un homme qui s’était introduit dans le cœur des Français avec la promesse ferme de battre l’insécurité et de restaurer l’autorité de l’Etat même dans les zones les plus allergiques au droit et à la loi. Cet argument est la colonne vertébrale principale de l’attaque que Nicolas Sarkozy subit sur le sujet en provenance de la gauche et de l’extrême droite. Les socialistes se font un plaisir presque pervers en rappelant à chaque occasion que la sécurité en France relève  exclusivement depuis presque huit ans de la responsabilité directe de Nicolas Sarkozy. L’extrême droite, comme vient de le faire Jean Marie Le Pen, accuse le président de la République d’être un «homme du faire semblant», un vendeur de promesses non tenues et non suivies d’actes. Parce que l’insécurité est un sujet fondamental pour l’ascension de Nicolas Sarkozy qu’il provoque aujourd’hui autant de débats politiques. La dernière poussée de fièvre des gens de voyages et de Roms avait poussé le président de la République à déclarer «la guerre à la délinquance » et à organiser un Conseil interministériel sur la question. Ce qui lui avait valu une vague de critiques et d’accusation sur sa volonté de «stigmatiser une communauté» et d’ethniciser la violence sociale. Nicolas Sarkozy s’est retrouvé à gérer un grand piège. Il voudrait, par ces temps de diète politique et d’impopularité, avoir recours à l’insécurité, le totem de sa victoire et de sa bonne fortune. Mais en même temps, il a le devoir de défendre son bilan de l’homme de droite qui a su faire oublier les naïvetés et autres compromissions de la gauche dans ce domaine. Dans cette nouvelle stratégie de reprise en main, Nicolas Sarkozy semble faire des gens du voyage et des Roms un exemple sur lequel il voudrait pratiquer à fond sa politique de fermeté et de détermination à lutter contre l’insécurité. Ses adversaires l’accusent de se livrer, sur le dos de ces gens de voyages, à une grande opération de communication comme l’a clairement dit un des leaders socialistes Laurent Fabius : «Plus on s’approche de la présidentielle de 2012, plus on agit en termes de communication».

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