Le sort de 115 des 129 lycéennes enlevées par Boko Haram lundi soir au nord-est du Nigeria à Chibok, dans l'Etat de Borno, reste toujours inconnu.
« Seules 14 des otages ont retrouvé la liberté et non 121 comme l'affirme l'armée», a déclaré jeudi à l'AFP, Asabe Kwambura la directrice du lycée nigérian où les jeunes filles ont été kidnappées par les islamistes.
Les déclarations de la directrice du lycée coïncident ainsi avec celles du gouverneur de l'Etat de Borno, Kashim Shettima. Ce dernier a déclaré mercredi après-midi à la presse que 14 otages avaient réussi à fuir jusqu'à présent.
Il a promis une récompense de 50 millions de nairas (215.000 euros) à toute personne pouvant donner des informations permettant la libération des autres otages.
Pour rappel, lundi 14 avril le jour de l'enlèvement, une bombe avait explosé dans une gare routière proche de la capitale fédérale, Abuja. Cet attentat, le plus meurtrier jamais commis dans les environs de la ville, a fait au moins 75 morts et 141 blessés.
Et c’est à Boko Haram que l'attentat et les enlèvements ont été attribués.
Boko Haram est un groupe islamiste armé dont l'insurrection, qui dure depuis cinq ans, a fait plusieurs milliers de morts au Nigeria.
Par ailleurs, selon Lawal Zanna, le père d'une lycéenne toujours en captivité, les trois lycéennes qui ont pu s'échapper et regagner Chibok ont raconté leur enlèvement mercredi, lors d'une rencontre organisée au domicile du chef traditionnel local.
"Les filles nous ont raconté qu'elles avaient été emmenées dans le district de Konduga, une zone connue pour abriter des camps fortifiés de Boko Haram dans la forêt de Sambisa", a déclaré à l’AFP M.Zanna. Selon la même source, les lycéennes ont dit avoir fui après avoir demandé aux ravisseurs la permission d'aller aux toilettes.
A noter que le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) ont vivement condamné mercredi l'enlèvement de jeunes filles à Chibok, dans l'Etat de Borno, au nord-est du Nigeria, et appelé à leur libération immédiate et leur retour dans leurs familles.