Selon le quotidien indépendant Al-Balad, qui cite des sources parlementaires et gouvernementales, les noms de "Walid Joumblatt, des députés Marwan Hamadé (druze), Wakl Abou Faour (druze), Samir Frangié (allié du Courant du Futur de Saad Hariri), Elias Atallah (Gauche démocratique) et Farid Makari (Courant du Futur) figurent sur cette liste noire des personnalités à abattre".
Ces personnalités font toutes partie de la majorité parlementaire antisyrienne issue des élections tenues en mai-juin après le retrait en avril des troupes syriennes du Liban sous la pression internationale et de l’opposition libanaise.
Des radios libanaises ont également fait état de cette liste en citant les mêmes sources.
"J’ai été informé de cette liste par des sources parlementaires et politiques", a déclaré à l’AFP M. Atallah, précisant qu’il s’agissait "de presque la même liste qui a circulé avant l’assassinat du député et journaliste Gebrane Tuéni dont le nom y figurait".
"Nous allons être plus prudents et limiter nos déplacements, mais cela ne va pas changer nos choix politiques", a-t-il dit.
La commission d’enquête de l’Onu sur le meurtre de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri avait mis en garde sur l’existence d’une liste noire de personnalités libanaises à abattre, sur laquelle figurait le nom de Gebrane Tuéni assassiné lundi.
Le ministre et député Marwan Hamadé, oncle de Gébrane Tuéni et qui avait échappé lui-même à une tentative d’assassinat en octobre 2004, a accusé mercredi Damas de plusieurs assassinats durant la guerre du Liban (1975-1990) et de ceux qui ont encore endeuillé le pays depuis octobre 2004, dont les attentats contre lui-même et Gebrane Tuéni.
"Il faut mettre hors d’état de nuire ce régime de dictateurs et d’assassins. Nous ne pouvons plus nous taire", a-t-il dit.
Walid Joumblatt, un pilier de la coalition gouvernementale, a abondé dans le même sens. "Le régime syrien doit être changé et jugé. Ce type (Bachar Al-Assad) à Damas est un malade. S’il reste au pouvoir il n’y aura pas de stabilité au Moyen-Orient", a-t-il déclaré mardi à la chaîne CNN.
La Syrie, qui avait contrôlé le Liban pendant de nombreuses années, a démenti toute implication dans les attentats et assassinats, dont sept ont visé des personnalités antisyriennes, depuis octobre 2004.