Le président américain Barack Obama a commencé sans attendre à défaire les politiques de George W. Bush, mais ses premières décisions, comme celle de fermer le camp de Guantanamo, laissent des questions sans réponse, illustrant l’immensité de la tâche qui l’attend. M. Obama lui-même a préparé les Américains mardi en prononçant, au milieu de la grande fête de son investiture, un discours empreint des sombres réalités du moment: l’Amérique est en proie à deux guerres en Irak et en Afghanistan, à sa pire récession depuis longtemps et à une profonde crise de confiance.
Barack Obama a cependant fait plusieurs promesses: les défis seront relevés, le président et les Américains agiront pour «refaire l’Amérique». En présence de M. Bush, le premier Noir à devenir président des Etats-Unis a aussi promis le changement et la réconciliation. Le jour même était annoncée à Guantanamo la suspension des procédures devant les tribunaux d’exception devant juger les suspects deterrorisme, prélude à d’autres décisions plus éclatantes encore. Jeudi, il rompait avec les pratiques antiterroristes instaurées sous M. Bush: Guantanamo devra être fermé dans un an au plus tard, les Américains devront se conformer aux conventions de Genève et au manuel proscrivant les mauvais traitements contre les prisonniers, la CIA devra fermer ses prisons secrètes à l’étranger.
Le lendemain, M. Obama tenait une autre promesse et étendait aux grandes questions de société la remise en cause de huit années de présidence Bush.