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Otages français : Demande de rançon

Les ravisseurs présumés des deux journalistes français otages en Irak ont exigé lundi le paiement d’une rançon de cinq millions de dollars, le respect de la « trêve des attentats » proposée à l’Europe par Oussama ben Laden et ont fixé un nouvel ultimatum de 48 heures. C’est sous forme de communiqué qu’a surgi cette revendication diffusée sur un site Internet au nom de «l’armée islamique». Le communiqué est signé «Le commandement supérieur du groupe» et publié sur le site «www.islamic-minbar.com». Jusqu’à une heure avancée de l’après-midi du lundi, la présidence de la République et le ministère français des Affaires étrangères ont déclaré n’avoir «aucun commentaire à faire» dans l’immédiat.
Dans ce nouveau communiqué, le groupe exige notamment le respect des conditions de la trêve des attentats de trois mois proposée en avril aux gouvernements européens par Oussama Ben Laden en échange du retrait des forces engagées en Afghanistan et en Irak. Il réclame aussi l’engagement de la France de ne conclure aucun accord militaire ou commercial avec les nouvelles autorités irakiennes. Pourtant, l’affaire semblait sur le point de se dénouer, notamment après l’émission par un grand Imam sunnite d’une fatwa qui appelle les ravisseurs des deux journalistes français à les libérer « immédiatement (…), en reconnaissance pour la position de la France en Irak ». Christian Chesnot, 37 ans, journaliste à Radio France Internationale, et Georges Malbrunot, 41 ans du journal Le Figaro, et leur chauffeur-accompagnateur, Mohamed Aljoundi, ont été enlevés le 20 août par un groupe appelé «l’armée islamique en Irak», qui a exigé, jusqu’au lundi, l’abrogation d’une loi sur la laïcité dans les écoles publiques françaises. Au fil du temps et après la grande vague de solidarité manifestée par tous les musulmans du monde à l’égard de la France, c’est l’espoir qui régnait. Et puis c’est l’attente. Certains observateurs imputent cette lenteur à l’attitude des Etats-Unis et des autorités irakiennes. Même son de cloche chez l’Imam émetteur de la fatwa de libération, Cheikh Mehdi Assoumaydaâ. Il a ainsi critiqué dimanche, le gouvernement irakien et les forces américaines pour avoir lancé la veille une vaste opération militaire au sud de Bagdad, dans la région Latifiya. Et c’est justement là où les deux journalistes ont été enlevés. Assoumaydaâ a estimé que cette attaque avait «perturbé» le processus de leur libération.
D’autres observateurs avancent que les ravisseurs des deux otages avaient été persuadés qu’ils étaient des agents au service de certains pays engagés dans le conflit. Du coup, la situation paraît en contraste avec les moult propos optimistes qui avaient marqué la semaine dernière les déclarations de plusieurs intervenants dans cette affaire, notamment à l’issue de la tournée effectuée dans la région par le ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier. Ce dernier, après avoir rencontré le président de la République Jacques Chirac au lendemain de son retour d’Amman, faisait état d’optimisme et de prudence. «Notre priorité absolue reste aujourd’hui leur sécurité et d’obtenir leur libération», a-t-il déclaré. Et d’ajouter «Nous y travaillons de toute notre énergie, avec sang-froid, avec prudence et avec discrétion (…) car c’est l’une des conditions de leur sécurité». D’ailleurs le retour en soi du chef de la diplomatie française qui s’est déclaré prêt à regagner cette région à tout moment, signifie qu’un délai supplémentaire sera nécessaire. Michel Barnier a assuré par ailleurs dans un entretien publié par le «Journal du Dimanche», qu’il ne serait franchement pas responsable de sa part de faire un pronostic concernant le jour de la libération des deux journalistes et de leur chauffeur syrien. « Le plus important pour nous, c’est que leur libération intervienne dans le meilleur délai. Nous y travaillons depuis 15 jours et nous allons continuer de le faire » a-t-il dit. En attendant, la France vit au rythme de l’espoir de voir les deux journalistes libérés dans les plus brefs délais.
Dimanche après-midi, un rassemblement d’une cinquantaine de personnes dont des élus e la capitale française, a eu lieu sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris pour la libération de leurs deux concitoyens journalistes.
A cette occasion, Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris, citée par l’AFP a espéré que «Cette mobilisation citoyenne pèse et pèsera dans leur libération». Elle a également annoncé qu’un concert sera organisé sur place par la mairie de Paris et Reporters sans frontières, mercredi à 18h 00. En conclusion, le principe de libération des deux journalistes est acquis, sauf qu’elle butte sur le contexte de guérilla sur le terrain, mais surtout sur une somme d’argent et une nuée de conditions .

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