L’opposition s’est engagée à faire annuler ces amendements à la Constitution de 1973 annoncés mercredi par le général Musharraf. Le chef de l’Etat a annoncé une modification de la Constitution pour se doter du pouvoir de dissoudre le Parlement à sa convenance et la création d’un Conseil de sécurité nationale au sein duquel quatre chefs militaires et huit responsables civils siègeront pour surveiller le gouvernement. La Commission des droits de l’Homme a accusé le général Musharraf, arrivé au pouvoir lors d’un coup d’Etat en octobre 1999, de «modifier sans permission la Constitution pour servir les intérêts personnels d’un dictateur». «On s’attendait depuis longtemps à ce que le président, par de tels amendements, cherche à cumuler encore plus de pouvoir dans ses propres mains et à saper l’autorité du Parlement», a dit la commission dans un communiqué.
Les élections législatives du 10 octobre seront les premières dans ce pays depuis le coup d’Etat de Musharraf. «Les derniers changements vont peu servir les intérêts des citoyens. En fait ils surviennent comme un nouveau souffle contre la démocratie et le pouvoir législatif », a-t-elle ajouté. L’Alliance multipartite pour la restauration de la démocratie (ARD, 15 formations) a qualifié ces amendements de « dictatoriaux» et annoncé que les partis avaient pris l’engagement commun de les faire annuler.
Pervez Musharraf a aussi annoncé qu’il assumerait pour cinq nouvelles années les fonctions cumulées de président et de chef de l’armée.
Il a affirmé que la présence des militaires au sein d’institutions politiques serait une garantie contre de nouveaux coups d’Etat. Depuis sa création, il y a 55 ans, le Pakistan a vécu trois coups d’Etat et la moitié de son existence sous des régimes militaires.