Israël a autorisé les candidats aux élections législatives palestiniennes du 25 janvier, à l’exception de ceux du Hamas, à faire campagne à Jérusalem-est. Elle a par ailleurs réservé sa décision sur la tenue du scrutin dans la ville comme le réclame l’Autorité palestinienne. La police a annoncé cette autorisation non sans conditions, dimanche soir et le ministre de la Sécurité intérieure Guidéon Ezra, l’a confirmé lundi matin. "Tous ceux qui veulent faire campagne à Jérusalem devront en faire la demande préalable à la police", a déclaré M. Ezra à la radio. "Ceux qui se réclament du Hamas ne recevront évidemment pas cette autorisation", a-t-il ajouté en allusion au groupe radical Hamas.
La police n’a pas explicité les "conditions" imposées aux candidats. Mais le principal candidat à Jérusalem du Fatah, le parti de l’Autorité palestinienne, Hatem Abdelkader, a indiqué que la police exigeait "d’être mise au courant à l’avance des meetings électoraux et que les affiches ne soient collées que sur des panneaux dans des endroits désignés". M. Abdelkader a été notifié de la décision israélienne lors d’une réunion avec des officiers de police au principal commissariat de la ville.
Israël, soumis à une forte pression américaine pour autoriser la tenue du scrutin à Jérusalem-est, n’a, en revanche, toujours pas fait connaître sa position définitive sur cette question. M. Abdelkader a estimé qu’en donnant son feu vert à des candidats pour faire campagne à Jérusalem, Israël faisait "un premier pas" vers l’autorisation de la tenue du scrutin dans le secteur arabe de la ville, conquis et annexé en 1967.
La police avait empêché le 3 janvier 2006 deux candidats de faire campagne à Jérusalem, au premier jour de la propagande électorale. L’un d’eux, la députée sortante Hanane Achrawi, a minimisé la dernière décision israélienne. "J’en ai pas été personnellement notifiée mais nous rejetons les conditions posées comme l’obtention d’un permis de la police ou l’exclusion des candidats du Hamas", a-t-elle dit. "Nous voulons une décision politique israélienne claire sur l’ensemble du processus électoral à Jérusalem".
Un autre candidat du Fatah, Ahmad Ghneim, a estimé que "les conditions posées empêchaient la tenue d’une campagne électorale libre". Se disant persuadé que les élections auraient lieu finalement à Jérusalem, il a affirmé qu’il "ne demanderait l’autorisation de personne" pour participer aux meetings électoraux. Le Hamas a estimé de son côté, qu’Israël avait fait marche-arrière, ayant annoncé dans un premier temps qu’il interdirait toute activité électorale palestinienne à Jérusalem, et a minimisé la portée de son exclusion.
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a averti qu’il suspendrait l’organisation des législatives si les habitants de Jérusalem n’étaient pas autorisés par Israël à y participer. Six députés au Conseil législatif palestinien (CLP) doivent être élus dans la circonscription de Jérusalem parmi 39 candidats, dont quatre du Hamas. La campagne électorale s’achève le 23 janvier à minuit. Les Palestiniens de Jérusalem-est avaient participé aux législatives de 1996 et à la présidentielle de janvier 2005. Certains avaient voté dans des bureaux de poste israéliens et la plupart dans des centres de vote de la banlieue proche.