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Périscope : Chantage

L’Arabie saoudite n’a pas mis longtemps à réagir aux accusations selon lesquelles elle financerait le terrorisme à travers des dons versés à des associations de bienfaisances et à des ONG suspectes. Elle dénonce une campagne à la limite de la haine qui vise ses institutions C’est Newsweek qui est à l’origine de cette nouvelle dégradation des relations entre Washington et Ryad.
La revue américaine affirme qu’il existerait des preuves de versements indirects d’argent, par la Princesse Haïfa Al-Fayçal, fille du Roi Fayçal et épouse de l’ambassadeur saoudien à Washington, à deux des terroristes du 11 septembre.
La Princesse a beau rappeler que son père avait été assassiné par un extrémiste musulman et qu’il s’agit d’une aide financière à des fins de charité, rien n’y fait. Apparemment, dans la logique américaine, si un saoudien aide un autre saoudien cela relève du délit terroriste.
Les accusations américaines donnent à réfléchir. Elles méritent que l’on s’y attarde, car quand l’Arabie saoudite qui est ciblée, c’est la stabilité de tout le monde arabe qui est menacée. La diplomatie américaine provoque bien des surprises et inquiète tout le Moyen-Orient. Pourtant, la loyauté de l’Arabie Saoudite à l’égard des Etats-Unis n’a jamais fait défaut. Elle est commandée par l’histoire et par les intérêts bien compris des deux parties. Alors pourquoi cette cabale, et pourquoi ce timing?
De nombreux observateurs franchissent le pas et trouvent un lien direct avec la guerre qui se prépare contre l’Irak : les accusations relèvent tout simplement d’un chantage pour amener les Princes saoudiens à cautionner, voir à participer directement à cette guerre injuste. Un politologue libanais soutient qu’il s’agit d’une campagne politique destinée à faire pression sur Ryad en salissant son honorabilité pour influencer ses prises de position. Pareilles manipulations sont dangereuses et pourraient provoquer la rupture non seulement avec les saoudiens, mais aussi les reste du monde arabe et musulman.
Faut-il rappeler que l’Arabie Saoudite a interdit les virements interbancaires en liquide. Que plus de 2.000 suspects ont été interrogés, dont plus de 100 croupissent dans ses prisons. Qu’elle a démantelé trois cellules d’Al-Qaïda et gelé 33 comptes bancaires totalisant la bagatelle de 5,5 milliards de dollars. Que faut-il de plus pour rentrer dans les bonnes grâces de Washington ?
C’est une campagne condamnée à échouer. L’enjeu est trop important.

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