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Périscope : Gros baton

La guerre en Irak pointe à l’horizon, parce que George Bush en a décidé ainsi. Même si Saddam Hussein détruisait sous contrôle onusien jusqu’au dernier de ses fusils de chasse, elle aurait lieu quand même. Mais, quoi qu’il arrive, l’Administration américaine a déjà perdu la bataille de l’opinion publique.
Le revers majeur infligé par le Parlement turc en est la manifestation la plus récente et la plus humiliante.
L’Administration Bush, convaincue de pouvoir tout acheter, s’est réveillée dimanche avec la gueule de bois, ne sachant plus où donner de la tête, tellement la fin de nonrecevoir affichée à Ankara est déroutante. Les Etats-Unis ont beau entasser les liasses de dollars sur la table du gouvernement PJD turc, rien n’y fait. Les concitoyens d’Ata Turc, en rejetant l’offre américaine, renouent avec des valeurs bradées ces dernières années sous couvert de raison d’Etat. Les Islamistes sont les principaux perdants d’un camouflet sans appel. Theodore Roosevelt, Président républicain comme George Bush, aimait répéter un proverbe africain qui dit : «Parlez doucement et portez un gros bâton ; vous irez loin». C’est la politique du Big Stick, gourdin géant, proportionnel à son statut de superpuissance, qui conditionne depuis la diplomatie américaine. Inutile de récapituler la liste des conquêtes. Le Big Stick est une dominante de la droite américaine. Sauf que l’actuelle Administration oublie de parler doucement. Il parle haut et fort et affiche beaucoup d’arrogance. Il est bon de le rappeler pour que l’humanité sache, à quelques jours du bombardement de l’Irak, que le régime de Saddam Hussein n’est pas le seul à poser problème.
Qu’est-ce qui sortira des sinistres desseins américains sur l’Irak et son peuple ? Les Arabes, lors de leur Sommet-mascarade, ont dit des mots à peine audibles, qu’ils ont froid dans le dos tellement ils arrivent à comprendre qu’ils sont tous ciblés par les néo-conservateurs au pouvoir aux Etats-Unis. Perle, conseiller du Pentagone, l’a clairement formulé : «J’espère que le Président Bachar Al Assad envisagera des réformes, sinon il devra se dire : je pourrais être la deuxième cible». C’est clair et net, la liste n’est pas limitative. On le sait. On comprend ce qui se trame et l’on s’y prépare.
En attendant, il faut rejeter tout fatalisme, continuer de dénoncer le cynisme de l’Administration américaine qui s’apprête à faire des milliers de victimes civiles irakiennes sous le prétexte fallacieux de les sauver des griffes d’un régime dictatorial. Il faut rendre ce dessein encore plus illégitime en amenant chacun à l’identifier pour ce qu’il est : une nouvelle mise en scène du Big Stick, dans une version mondialisée depuis Baghdad.

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