L’Etat hébreu a rejeté lundi l’idée d’une interposition internationale entre Israéliens et Palestiniens proposée la veille par la France, avec l’appui de la Grande-Bretagne. «Il n’y aura pas de force internationale ici. La seule chose qu’Israël a acceptée, c’est la présence d’observateurs chargés de veiller à l’application des diverses étapes de la feuille de route», a déclaré à l’AFP Raanan Gissin, porte-parole du Premier ministre Ariel Sharon. «Il n’y a pas de place pour une autre force, et la première étape de ce plan de paix consiste à mettre fin totalement au terrorisme et aux incitations à la haine», a-t-il ajouté alors que l’armée israélienne a reçu carte blanche pour éliminer les groupes armés palestiniens. «Si la France veut aider à la promotion de la paix, elle doit exercer son influence sur Yasser Arafat afin qu’il cesse de nuire aux efforts de paix entrepris par Mahmoud Abbas», a ajouté M. Gissin, dont le gouvernement dénie tout rôle politique au président de l’Autorité.
Ces propos sont intervenus au lendemain des déclarations faites par le chef de la diplomatie française en faveur de la création d’une telle force d’interposition. «Nous ne pouvons pas voir se dégrader la situation au Proche-Orient, voir la violence reprendre sans réagir. (…) Il faut que la concertation internationale se poursuive et s’approfondisse», avait déclaré Dominique de Villepin sur les ondes de Radio J. Cette initiative a visiblement agacé le gouvernement Sharon qui a opté la semaine dernière pour un face-à-face sanglant avec les groupes armés palestiniens, et en particulier le Hamas.
Lundi, le chef de la diplomatie israélienne a encore affirmé que son pays n’accepterait aucune trêve transitoire avec les Palestiniens. «Il est impensable que le cessez-le-feu soit temporaire, et que dans quelques mois les Palestiniens reprennent unilatéralement la violence, après avoir profité du répit pour reconstituer leurs forces», a déclaré Sylvan Shalom. Inscrit dans la première phase du plan de paix international pour le Proche-Orient, cet arrêt des violences est pourtant actuellement discuté par les factions palestiniennes et des émissaires égyptiens. Dès dimanche, le Hamas a fait savoir qu’il comptait étudier «attentivement et sérieusement» les propositions du général Moustapha al-Bouhiri, responsable des services de renseignements égyptiens, pour parvenir à une trêve. Contrairement à Israël, les groupes armés palestiniens n’ont donc pas totalement écarté cette possibilité, appuyée par les efforts du Premier ministre Abou Mazen en faveur de la démilitarisation de l’Intifada.