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Polémique autour du code de la famille

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Le code de la famille, voté par l’Assemblée populaire algérienne (APN) le 9 juin 1984 est censé être révisé pour plus d’égalité entre les deux sexes. Mais il semble que le projet risque de ne jamais aboutir.
Pour le collectif «20 ans barakat» qui prône le changement du code en question, ce texte, «basé sur la Chari’a, institutionnalisé l’infériorité de la moitié de la société, par rapport à l’autre». En maintenant cette loi, l’Algérie est désormais considérée par les ONG locales comme «le dernier pays du Maghreb à institutionnaliser le sexisme». Vingt ans plus tard après l’élaboration du code, les trottoirs d’Alger et d’autres villes du pays accueillent des épouses répudiées, raconte une journaliste algérienne. Avec leurs enfants, elles dorment là, victimes de la loi qui accorde automatiquement le logement au mari lors d’un divorce. Article après article, le code contesté acte la ségrégation des sexes. Ainsi, aucune femme ne peut se marier sans le consentement du père, du frère, d’un homme de la famille ou, à défaut, d’un juge (art. 11). Une fois au foyer conjugal, elle doit «obéir à son mari» et lui «accorder des égards en sa qualité de chef de famille  » (art. 39). Alors que la polygamie est peu répandue dans la société algérienne, elle acquiert pourtant force de loi (art. 8). En cas de divorce, qui peut être unilatéralement décidé par l’époux (art. 48), la femme perd donc le logement (art. 52) et garde ses enfants sans en avoir la tutelle (art. 87), ce qui rend obligatoire l’autorisation du père pour bon nombre de démarches.
Sans cette autorisation paternelle, la mère ne peut, par exemple, inscrire son enfant à l’école ou le faire hospitaliser. Par ailleurs, en Algérie où tout Algérien est considéré comme Musulman, la Musulmane n’a pas le droit d’épouser un non-musulman (art. 31). Le collectif «20 ans barakat» considère que «À l’égalité entre les femmes et les hommes, reconnue dans l’article 29 de la Constitution algérienne, le Code de la famille oppose une sous-citoyenneté pour les femmes». Mais, alors que la scène politique est dominée, aujourd’hui, par une polémique autour des amendements à apporter au code de la famille, les partis démocrates aussi bien que les associations qui ont fait de l’annulation de ce code leur objectif principal, observent « un silence intriguant» selon les représentants d’ONG.
Au moment où la tendance islamo-conservatrice, représentée par El Islah de Abdallah Djaballah et son rival le Mouvement de la société pour la paix (MSP) aussi bien que par les associations des ouléma musulmans algériens, en passant par les zaouïas, menace «quiconque oserait toucher le code de la famille» adopté en 1984, les démocrates et libéraux de tout bord pensent que «nulle volonté ne primera sur celle du pouvoir». Une conviction résumée par la déclaration d’une haute personnalité qui attestera que «loin des gesticulations des partis islamistes, seule la volonté du président prévaudra».
Dans un entretien publié dans l’hebdomadaire «Elle» du 31 mai 2004, la ministre de la Culture et de la Communication et porte-parole du gouvernement Khalida Messaoudi-Toumi, affirme que le gouvernement s’apprête à s’attaquer à cette question «devenue prioritaire, avant même l’éducation. La session parlementaire de printemps se terminant en juillet, le projet de loi sera sans doute présenté à l’Assemblée d’ici là». Il semblerait, selon la même source que le président Bouteflika profitera du cinquantième anniversaire du déclenchement de la guerre, le 1er novembre 1954, pour «annoncer de grands changements».

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