La secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, s’est démarquée dimanche pour la première fois de la décision israélienne de confisquer des terres palestiniennes près de Jérusalem, appelant l’Etat hébreu à s’abstenir « d’éroder la confiance» des Palestiniens. Mme Rice est arrivée dans la matinée à Tel-Aviv pour de nouvelles discussions en Israël et dans les territoires palestiniens dans l’optique de la réunion internationale sur le Proche-Orient prévue en novembre aux Etats-Unis. «Ce que je vais dire, c’est qu’il faut être très prudent, au moment où nous tentons de nous diriger vers un Etat palestinien, sur les actions et les déclarations qui érodent la confiance dans l’engagement des deux parties envers une solution à deux Etats», a déclaré le chef de la diplomatie américaine à quelques journalistes dans l’avion la conduisant à Tel-Aviv. Mme Rice, qui était interrogée sur les «éclaircissements» qu’elle avait demandés à Israël au sujet de ces confiscations de terres faisant craindre aux Palestiniens une relance de la colonisation en Cisjordanie, a précisé avoir reçu une réponse de l’Etat hébreu. Selon elle, Israël a assuré que la mise en œuvre du projet de construction d’une route entre Jérusalem et la colonie juive de Maale Adoumim, qui couperait pratiquement en deux la Cisjordanie, compliquant la création d’un Etat palestinien viable, n’était «pas imminente» et qu’il était destiné à «améliorer la mobilité des Palestiniens». «Nous allons continuer à en parler», a ajouté Mme Rice, qui venait de Moscou, où elle a effectué une visite de deux jours. «Même si les intentions sont bonnes, même si les évènements sur le terrain sont destinés à produire certains effets, tout le monde sait que cette période est très délicate», a-t-elle souligné. «Dans une période où nous essayons de créer un climat de confiance entre les deux parties, où nous essayons de convaincre qu’une solution à deux Etats peut fonctionner, où nous essayons de convaincre qu’il n’y aura pas d’actions sur le terrain préjugeant de l’issue des négociations, il faut être extrêmement prudent », a-t-elle clamé.
La secrétaire d’Etat a par ailleurs annoncé qu’elle rencontrerait le roi Abdallah II de Jordanie en fin de semaine à Londres, où il se trouvera, et non à Amman. En outre, Mme Rice a également prévu de se rendre en Egypte pour des entretiens avec le président Hosni Moubarak.