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Profil bas et torse bombé pour George W.Bush

© D.R

Il fut un temps où la participation de George W. Bush au G8 n’était critiquée et attaquée que par des groupements d’altermondialistes solidement engagés mais socialement isolés, venus par leurs cris et leurs fureurs, perturber le bon ordonnancement du monde Ce fut l’époque des «Bushhaters» qui semblaient avoir trouvé une tête de Turc idéale sur laquelle déverser leurs amertumes. L’icône d’un Bush, mal élu, irresponsable et pyromane, captait toutes les frustrations.
Aujourd’hui alors que le président américain entame un des G8 les plus périlleux de sa carrière, son autisme le plus isolant ne peut l’empêcher d’entendre un air de musique altermondialiste même chez ses alliés les plus proches, quand au détour d’une caméra, d’un micro de radio ou d’un éditorial bien inspiré, ils expriment des réserves et de critiques sur sa posture générale et son management des crises internationales.
A ses détracteurs, G. W.Bush répond avec son style habituel et fixe le cadre de sa participation au G8 qu’il présente comme «l’occasion de voir de vieux amis, de me faire de nouveaux amis, et de parler d’un programme fondé sur la liberté et l’obligation (…) d’aider ceux qui sont moins heureux que nous». George W. Bush se présente devant ses pairs au G8 avec un bilan international désespérant. L’Irak est devenu un foyer effervescent de tensions confessionnelles impossible à calmer, l’Iran, pièce maîtresse de l’axe du mal, se rapproche de plus en plus de l’acquisition de l’arme nucléaire, le volcan libanais se remet doucement en activité, les relations entre Palestiniens et Israéliens ont atteint une telle impasse que pour décrire la situation actuelle, un homme comme Dennis Ross, dans une tribune publiée par le Washington Post de mardi dernier, décrit Gaza comme un «Hamastan» et évoque mi-sérieux, mi désespéré la solution de trois Etats («three-state solution.»). Il faut ajouter à ce panorama l’instable situation en Afghanistan avec la renaissance des Taliban qui contrôlent des portions de plus en plus grandes du territoire afghan.
Ombres supplémentaires sur le tableau pour G. W. Bush , «son ami» Vladimir Poutine vient de mettre toute l’Europe en émoi avec ses menaces de verrouiller ses missiles sur des cibles européennes comme signe de mauvaise humeur et de refus du bouclier antimissile que les Américains comptent installer aux portes de la Russie.
Mais les soucis de G. W. Bush ne se trouvent pas uniquement sur son agenda international. Dans son avion qui papillonnait au dessus du continent européen avant sa participation au G8, le président américain a certainement dû lire la dernière livraison du Magazine «Newsweek» avec ce titre en couverture «After Bush» où le journaliste américain d’origine indienne Fareed Zakaria s’interroge longuement «comment restaurer la place de l’Amérique dans la le monde» dans 19 mois, une fois la parenthèse Bush fermée et George W.Bush devenu un «citoyen ordinaire» ? Après avoir détaillé les dégâts provoqués par les choix hasardeux et approximatifs de l‘équipe Bush, isolement de l’Amérique, perte de confiance, de performance et de prestige, F. Zakaria en arrive à la conclusion que l’ouverture et le dialogue avec les autres sont la clef pour que l’Amérique reprenne sa vraie place dans le monde. La prochaine administration aura d’abord à sortir de l’imbroglio irakien. Voilà, au passage, comment Fareed Zakaria exécute avec ironie la posture de Bush sur le sujet du retrait des forces américaines d’Irak : «Si nous quittons l’Irak, ils ( les terroristes d’Al-Qaïda) vont nous suivre à la maison», affirme le président. Pourquoi ne peuvent-ils pas le faire maintenant ? Les frontières irakiennes n’on jamais été aussi poreuses. Pense-t-il que les militants irakiens et les combattants étrangers sont à ce point distraits par nos actions en Irak pour avoir oublié qu’il y a plus d’Américains en Amérique?»
En termes d’image, de communication et de relations publiques, pour essayer de sauver les meubles, il ne reste au président Bush que le sujet du réchauffement de la planète pour reprendre la main. Après avoir longtemps refusé de ratifier le protocole de Kyoto, provoquant l’ire et le désamour de ses plus proche alliés, comme Nicolas Sarkozy, G. W.Bush peut céder sur ce terrain. Cela pourrait être une des bonnes nouvelles de ce G8.

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