Les Jordaniens Abou Dhees et Ismdil Shalabi, ainsi que l’homme d’origine palestinienne Aschraf Al Dagma ont été reconnus coupables de participation à l’organisation terroriste Al-Tawhid et condamnés respectivement à huit, six et sept ans et demi de prison par la cour d’appel de Dùsseldorf (ouest).
Au prononcé du verdict, les accusés ont bruyamment insulté les juges tandis que l’un d’eux, Al Dagma, a quitté précipitamment sa place dans le box, provoquant une brève suspension de séance.
Le président de la cour, Ottmar Breidling, a alors fait appel au service d’ordre et il a fallu plusieurs minutes à quatre agents de sécurité pour ramener l’accusé à sa place.
Le quatrième complice, l’Algérien Djamel Moustfa, a écopé de cinq ans de prison ferme pour avoir soutenu Al-Tawhid dans la préparation de ces attaques prévues à Dùsseldorf et Berlin en 2001.
Le président Breidling a estimé que le terroriste Zarqaoui, l’homme le plus recherché d’Irak après avoir revendiqué des attentats sanglants dans ce pays, aurait "dû être assis sur le banc des accusés" de la cour de Dùsseldorf, qui juge en première instance les affaires de terrorisme.
Zarqaoui avait une "profonde relation de confiance" avec Dhees, leader de la cellule d’Al-Tawhid en Allemagne, a observé le magistrat, soulignant que les attentats sur le sol allemand avaient été projetés sur ordre de Zarqaoui.
Au cours de ce procès qui a duré 21 mois, un commissaire de la police criminelle allemande avait affirmé que Zarqaoui aurait téléphoné à plus de 40 reprises aux accusés.
Ces attaques visant un centre de la communauté juive à Berlin ainsi qu’une discothèque et une salle de billards à Dùsseldorf devaient être commises après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, qui ont fait près de 3.000 morts.
Elles ont pu être évitées grâce à la vigilance des services de sécurité allemand qui avaient interpellé ces hommes en avril 2002, a observé le président de la cour.
Le Parquet de Dùsseldorf avait requis fin septembre des peines allant de sept à huit ans de prison contre les quatre accusés âgés de 32 à 41 ans, tandis que la défense avait plaidé l’acquittement en mettant en exergue l’insuffisance de preuves.
Aux yeux du procureur de Dùsseldorf, Christian Monka, les trois principaux accusés sont "trois des hommes les plus importants" de la cellule allemande d’Al-Tawhid, proche d’Al-Qaëda et dirigée par Al-Zarqaoui. Cette cellule n’existait pas, ont notamment rétorqué les avocats de la défense.
Un cinquième homme, Shadi Abdallah, avait été condamné en novembre 2003 par cette même cour à quatre ans de prison pour appartenance à Al-Tawhid. Mais ce Jordanien qui s’est présenté comme un ancien garde du corps d’Oussama ben Laden avait été libéré par anticipation en novembre 2004 après avoir purgé plus de la moitié de sa peine.
Et il ne figure plus sur la liste de l’ONU des personnes associées à la mouvance Al-Qaëda, après avoir fait de nombreuses dépositions accablant des terroristes islamistes, notamment le Marocain Mounir el-Motassadeq, condamné fin août à Hambourg (nord) à sept ans de prison pour complicité dans les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.