Actuellement entendus, les suspects seraient les «animateurs», ou les «complices », d’un réseau de fabrication clandestine de faux documents administratifs, précise-t-on de source policière. Et, de même source, on ajoute que « les milieux islamistes disposent de plusieurs petites officines à travers l’Europe ». Chef de l’Alliance du Nord, le commandant Ahmed Shah Massoud avait été tué, le 9 septembre dernier en Afghanistan, par deux faux journalistes disposant de passeports belges contrefaits, et dont la caméra était bourrée d’explosifs. Et c’est ainsi que dans ce même cadre, à Bruxelles, la police agissant dans le cadre d’une commission rogatoire internationale délivrée par un juge belge, a procédé lundi à l’arrestation de douze personnes. Les opérations de police, comprenant une dizaine de perquisitions, se sont déroulées à Bruxelles, Louvain et Mons. On ignore si du matériel, des fichiers informatiques ou des documents ont été saisis à cette occasion. En octobre, un islamiste égyptien avait été arrêté en Grande-Bretagne et accusé d’être le commanditaire du meurtre d’Ahmed Shah Massoud. Soupçonné d’avoir fabriqué la couverture de journalistes des auteurs de l’assassinat, Yasser el-Sirri a été inculpé. Les autorités belges pensent que les papiers des kamikazes ont été volés au consulat belge de Strasbourg ou à l’ambassade de La Haye, aux Pays-Bas. En France, deux autres suspects, présentés comme les « complices présumés du circuit de faux papiers belges », ont été interpellés par la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) dans le nord de la France ainsi que dans le XIXe arrondissement de Paris. Ils ont été placés en garde-à-vue au siège du contre-espionnage français. Les auditions policières dans le cadre d’une procédure antiterroriste peuvent durer légalement en France 96 heures, soit quatre jours.