Alpha Blondy, nommé en septembre 2005 "messager de la paix" par l’ONU en Côte d’Ivoire, avait déclaré à l’AFP, il y a dix jours, que "cette notion d’immigration choisie, cet apartheid migratoire renvoient au temps des esclaves où les marchands choisissaient les plus vigoureux, ceux qui avaient les meilleures dents pour les faire venir en Occident".
Dans sa lettre à la star ivoirienne, dont l’AFP a eu connaissance, M. Sarkozy fait part de sa "vive surprise" à la lecture de ces propos "venant d’une personnalité indépendante telle que la vôtre". "En matière d’immigration, les dérapages verbaux, les amalgames et la caricature, prennent bien souvent le pas sur le débat d’idées", écrit le ministre.
"L’esclavage en Afrique est l’une des pires tragédies de l’histoire (et) il est indispensable d’éviter toute banalisation de ce crime contre l’humanité par des rapprochements qui n’ont aucun sens", ajoute M. Sarkozy. Pour lui, "une immigration choisie est synonyme d’une immigration régulée, organisée en tenant compte des capacités d’accueil de notre pays". Et il assure que son projet "ne remet en aucun cas en cause le droit fondamental au regroupement familial".