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Sarkozy encaisse en silence le premier tour des régionales

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Il n’était pas prévu qu’il parle, sauf circonstances exceptionnelles, à l’issu de ce premier tour des régionales. Mais sa stratégie, ses choix, son bilan étaient présents dans l’esprit de tout le monde, qu’ils soient partisans passionnés et détracteurs incorrigibles. Nicolas Sarkozy avait observé une cure de silence imposé. N’avait-il pas construit le plus clair de son argument sur l’hypothèse protectrice que ce scrutin a vocation à dégager un message régional et non une leçon nationale ? Et pourtant le séisme qu’avait connu cette journée du premier tour des régionales ressemble à un gigantesque désaveu de la stratégie présidentielle. Une fracassante claque pour quelqu’un pour qui le comble de l’aveu de défaite est de préconiser une pause dans les réformes. Voici trois points essentiels qui expliquent cette déconvenue. Nicolas Sarkozy avait prôné l’union des droites au premier tour et la formation des listes communes dans l’espoir de rafler la mise, de faire main basse sur la première place, de provoquer un électrochoc. Choix contesté dès le départ par sa propre famille. Il vient de montrer ses limites. Plus de réserves de voix, plus de possibilité de redessiner des alliances. Le parti du président est condamné à faire campagne pour le second tour avec le même attirail, avec les mêmes chevaux fourbus. Avec une marge de séduction et de conquête proche de zéro. Nicolas Sarkozy avait lancé le débat sur l’identité nationale et confié l’organisation de son délire national au très zélé Eric Besson, ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale. Objectif presque revendiqué, refaire l’exploit de la présidentielle en siphonnant les voix de l’extrême droite. Objectif totalement raté puisque non seulement le Front National sous la direction de l’insubmersible Jean-Marie Le Pen, et de sa fille, la prometteuse Marine, a repris de la vigueur en s’imposant comme la quatrième force politique après Europe Ecologie de Daniel Cohen-Bendit. Mais le FN est le parti vers lequel la droite pilotée par Nicolas Sarkozy pourrait trouver une extension naturelle et qui par désir de revanche, tient absolument à le faire perdre. Effet boomerang quand tu nous tiens ! Jusqu’à la veille des régionales et alors qu’il sait pertinemment que cet exercice est impopulaire sous son propre toit, Nicolas Sarkozy a tenu à poursuivre le processeur de l’ouverture en nommant le folklorique et mitterrandien Michel Charasse au Conseil constitutionnel. Avec le secret espoir que les Français au cœur à gauche puissent lui en faire crédit dans les urnes. Les résultats de ce premier tour ont montré qu’il s’agissait d’un coup d’épée dans l’eau, plus apte à énerver la famille qu’à déstabiliser l’adversaire. Le silence de Nicolas Sarkozy est compréhensible. Que pouvait-il faire ? Monter au créneau pour avouer ces trois péchés capitaux et exiger une auto-flagellation publique ? Ce n’est pas dans le tempérament de l’homme. C’est d’ailleurs pour ces raisons qu’il a ordonné à son Premier ministre et à ses troupes de dénoncer ce taux record d’abstention qui relativise l’euphorie des victoires et minimise l’aigreur des défaites.

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