Agé de 54 ans, M. Vieira de Mello est un onusien de longue date puisqu’il sert l’instance depuis trente-trois ans. Ce diplômé de philosophie à la Sorbonne – qui parle couramment l’anglais et le français – a surtout été un homme de terrain puisque ces dernières années, après un long passage par le Haut commissariat aux réfugiés, des missions l’ont mené jusqu’au Timor-Oriental, en Bosnie, et dans la région africaine des Grands Lacs.
Contrairement à Mary Robinson, admirée par les ONG mais critiquée par de nombreuses puissances qu’elle n’a pas hésité à montrer du doigt, Sergio Vieira de Mello fait aujourd’hui figure d’homme plus diplomatique, plus en phase avec les contraintes imposées à l’ONU par la susceptibilité des Etats. Ces traits de caractère tout comme son manque d’expérience en matière des droits de l’homme lui avaient d’ailleurs valu, lors de sa nomination en juillet dernier, un accueil mitigé auprès des organisations internationales.
Jeudi, la Commission internationale des juristes (CIJ) a encore souhaité que le nouveau haut commissaire «suive l’exemple de son prédécesseur Mary Robinson en soutenant courageusement le respect du droit international» dans le contexte délicat actuel. La CIJ a invité M. Vieira de Mello à contribuer à la création au sein de l’ONU d’un «mécanisme de contrôle des mesures anti-terroristes prises par les Etats, afin de s’assurer qu’elles sont conformes aux normes internationales des droits de l’homme».
Après sa nomination par Kofi Annan, M. Vieira de Mello avait quant à lui affirmé sa volonté de travailler avec les ONG et la société civile pour faire des droits de l’homme «une source d’unité et non de division».