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Sharon à Paris : La fin de la tension

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Ariel Sharon a entamé, depuis mardi, une visite en France qui devra durer trois jours. Une telle visite sera une occasion pour le chef du gouvernement hébreu de renforcer les liens entre les deux nations. Auparavant, les relations entre Israël et la France étaient loin d’être courtoises. La France a longtemps boudé Ariel Sharon. Pour s’en rendre compte, il suffit de rappeler le fameux épisode de juillet 2004. Les rapports entre Jacques Chirac et Ariel Sharon s’étaient brusquement tendus après que le Premier ministre israélien eut exhorté les Juifs de France à émigrer sans attendre en Israël pour fuir un antisémitisme "sauvage". Mais cela, paraît-il, n’est qu’un souvenir lointain. À présent, le retrait de la bande de Gaza a changé la donne. L’Elysée a, en effet, déroulé le tapis rouge pour accueillir en grande pompe le Premier ministre israélien. C’est avec un ton chaleureux que le président Jacques Chirac a reçu son hôte.
« C’est un plaisir pour moi d’accueillir le Premier ministre d’Israël. C’est pour moi l’occasion de lui dire à nouveau que la France est – et depuis longtemps – l’amie d’Israël et qu’elle souhaite que nous poursuivions le développement de nos relations politique, économique, culturelle et humaine», a-t-il déclaré dans la cour de l’Elysée.
Le président Chirac a ajouté que cette visite lui serait une occasion pour dire à Sharon, à la veille du désengagement de Gaza, que la France se tient aux côtés du peuple israélien et du peuple palestinien pour qu’à l’occasion de cette décision historique, le monde assiste à une relance et à un renouveau du processus de paix dans le cadre de la “feuille de route”.
Déterminé à mener à terme l’opération du retrait de la bande de Gaza, l’Etat israélien se voit actuellement confronté à d’énormes difficultés. Le groupe de pression représenté par les colons et la montée de la violence n’ont fait que compliquer les choses pour le cabinet de Sharon. Des difficultés qu’Ariel Sharon a reconnues lors de son allocution à l’Elysée.
« J’ai quitté Israël en une période qui n’est pas simple, en une période où le terrorisme palestinien continue et en une période où les luttes internes en Israël sont âpres autour de la question du désengagement », a-t-il déclaré,  faisant allusion à la résistance farouche des ultra-nationalistes juifs au retrait de Gaza.
« C’est malgré toutes ces difficultés que j’ai pris la décision de venir ici en France afin de renforcer les relations entre la France et Israël, auxquelles nous accordons une grande importance », a insisté le Premier ministre israélien.
Restant prudent, Ariel Sharon a pris le soin de mesurer ses mots. Il a d’ailleurs remercié le président Jacques Chirac pour sa "lutte très ferme contre l’antisémitisme". Il s’est ensuite déclaré "convaincu" que sa visite renforcera les relations entre les deux pays.
«Je voudrais remercier le président français pour sa lutte très ferme contre l’antisémitisme », avait-il déclaré, soulignant qu’Israël considérait "Jacques Chirac comme un des grands dirigeants de ce monde".
Il a également remercié Jacques Chirac pour "sa foi pleine et entière dans le renforcement des relations d’amitié profonde entre Israël et la France".
« Je suis absolument convaincu que cette visite amènera un rapprochement supplémentaire des relations entre la France et Israël », a poursuivi Sharon dans une courte déclaration avant l’entretien et le déjeuner de travail qu’il devait avoir avec Jacques Chirac au palais de l’Elysée.
Le retrait de la bande de Gaza avait été approuvé en juin 2004 par le gouvernement du Premier ministre Ariel Sharon, en dépit de l’opposition de son propre parti, le Likoud. Il fut ensuite adopté par la Knesset le 26 octobre 2004. En dépit du fait que des dédommagements ont été versés aux colons en février dernier, les colons avaient refusé de se plier et d’appliquer ce plan.
Ils n’ont cessé de multiplier les protestations et les manifestations anti-retrait afin de bloquer ce processus. Face à ce lobby qui monte en puissance, Ariel Sharon estime qu’Israël a plus que jamais besoin d’un soutien de la communauté internationale. La visite de Sharon à Paris s’inscrit dans le cadre de cette quête de soutien. Cependant, plusieurs points de controverses feront sûrement surface lors de cette visite, notamment celui concernant le mur de séparation construit par Israël.

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