Le desserrement du blocus interne des villes palestiniennes en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza devrait permettre une circulation plus fluide en réduisant le nombre de barrages routiers de l’armée. Selon la radio israélienne, ces mesures qui ont été prises par Ariel Sharon, Binyamin Ben Eliezer, le ministre de la Défense et le général Shaoul Mofaz, le chef d’état-major.
Des mesures certainement liées à l’action du président Yasser Arafat qui avait appelé à la fin des opérations armées contre Israël dans un discours prononcé le 16 décembre et fait arrêter des dizaines d’activistes, essentiellement islamistes. Les principales organisations radicales palestiniennes se sont ensuite ralliées à cette trêve. Autre coïncidence (?), ces mesures ont été arrêtées alors que le médiateur américain Anthony Zinni doit entamer jeudi une nouvelle mission au Proche-Orient en vue de l’application d’un cessez-le-feu israélo-palestinien et d’une relance des négociations. La première mission de M. Zinni avait coïncidé avec une série d’attentats suicide en Israël, revendiqués par le mouvement radical islamiste palestinien Hamas après l’assassinat par l’armée israélienne d’un chef de sa branche armée.
Tel-Aviv avait lancé des représailles militaires contre des objectifs palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza.
L’émissaire américain avait été rappelé à la mi-décembre à Washington pour consultations. Mais, comme à son accoutumée, Ariel Sharon souffle le chaud et le froid, reprenant d’une main ce qu’il a donné de l’autre.
Il a en effet mis son veto mardi à un projet du président israélien Moshe Katsav visant à faire un discours devant le Parlement palestinien, à Ramallah, en Cisjordanie, pour proposer une trêve d’un an avec les Palestiniens.
Katsav propose de décréter une trêve d’un an. L’idée avait été lancée par un ex-député arabe israélien, Abdel Wahab Darawsheh, qui voulait voir une «houdna», une période spécifique de non-belligérance.
Selon Darawsheh, le projet avait le soutien du président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat. Katsav a été déçu par le veto du Premier ministre, a rapporté la radio israélienne, et les services du président ont publié un communiqué inhabituel défiant M. Sharon.
Shimon Peres, le ministre des Affaires étrangères, qui a essayé de négocier une trêve avec les Palestiniens, a dit à la télévision israélienne qu’il ne s’opposait pas à une intervention de M. Katsav devant le Parlement palestinien. Mais il a mis en garde contre des tentatives « de mener des négociations simultanément sur différents projets ». Dans le même temps, l’armée israélienne n’est pas restée inactive, puisque ses chars ont mené deux incursions en territoire palestinien, arrêtant quatre militants présumés. Une «initiative» qui risque de compliquer davantage la tâche de M. Zinni avant son arrivée dans la région.