L’administration américaine ne cachait pas son inquiétude et faisait des voeux pour le rétablissement d’un allié-clé dans le processus de paix précaire au Proche-Orient.
Le président George W. Bush a affirmé partager "l’inquiétude des Israéliens", tandis que la secrétaire d’Etat, Condoleezza Rice, souhaitait "un complet rétablissement" au chef du gouvernement israélien.
Le président français Jacques Chirac a souhaité que "se poursuivent les initiatives courageuses" prises par le Premier ministre israélien, lui adressant "tous ses voeux et toutes ses pensées".
M. Chirac a également assuré le Premier ministre par interim Ehud Olmert "du soutien, de l’amitié et de la solidarité de la France".
La chancelière allemande Angela Merkel a souhaité un prompt rétablissement à Ariel Sharon.
Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a qualifié l’état de M. Sharon d’événement "absolument négatif sur le plan politique". "Un futur difficile se profile pour Israkl, à un moment qui peut être qualifié d’historique car même du côté des Palestiniens, Ariel Sharon bénéficie d’une grande estime", a déclaré M. Berlusconi.
Le chef de la diplomatie britannique Jack Straw a rendu hommage à Ariel Sharon et affirmé "prier pour un miracle en vue de son rétablissement". M. Sharon est "une figure de premier plan, non seulement en Israkl mais dans toute la région. Son action des dernières années, oeuvrant courageusement pour une solution entre Israkl et les Palestiniens, lui a valu un immense respect à travers le monde", a déclaré M. Straw Le président russe Vladimir Poutine a exprimé sa "profonde compassion" à M. Sharon et a affirmé "lui souhaiter de se rétablir au plus vite".
Le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi a annulé sa tournée en Israkl et dans les territoires palestiniens, programmée à partir de samedi.
Jonas Gahr Stoere, ministre des Affaires étrangères de la Norvège, où se sont tenus dans les années 1990 les premiers pourparlers de paix israélo-palestiniens a qualifié Sharon de "figure dominante de la politique israélienne". "Il a pris des décisions courageuses et controversées. S’il devait disparaître, tout cela serait remis sur la table".
En Israël, des chefs politiques priaient en souhaitant un bon rétablissement au Premier ministre. L’ancien Premier ministre, Benjamin Netanyahu, qui a succédé en décembre à Ariel Sharon à la tête du Likoud, a été parmi les premiers à présenter ses voeux de prompt rétablissement.
Mêmes voeux du président israélien Moshe Katsav qui a indiqué: "avec tout le peuple israélien, je prie pour (…) le Premier ministre et lui souhaite un rapide rétablissement".
Des collaborateurs du Premier ministre, cités par la radio militaire, ont confié "espérer un miracle", estimant que la "situation se présentait plutôt mal" Le Premier ministre palestinien Ahmad Qoreë a affirmé dans un message qu’il suivait "avec une grande préoccupation" l’évolution de l’état de santé d’Ariel Sharon, lui souhaitant "un prompt rétablissement".
Mais le mouvement radical palestinien Hamas a estimé que le Proche-Orient serait "un meilleur endroit" sans Sharon.
Khaled Al-Batsh, un des chefs d’un autre groupe radical, le Jihad islamique, a affirmé que son groupe "ne regrettera pas Sharon".
Au Liban deux quotidiens ont estimé que l’absence de la scène politique de Sharon va mener à des troubles en Israkl et à une nouvelle redistribution "des cartes politiques" dans la région.
"Sharon à la porte de la mort … et Israël au bord de troubles politiques", titre sur cinq colonnes le journal As-Safir qui estime que le nouveau parti créé par Ariel Sharon, Kadima, donné vainqueur aux élections prévues dans trois mois, est encore "un parti à une tête", "avec des candidats liés entre eux uniquement par leurs relations" avec le Premier ministre.
L’état de santé d’Ariel Sharon redistribue "à nouveau les cartes politiques en Israkl et dans la région", écrit de son côté le journal An Nahar.
Les deux chaînes de télévision satellitaires les plus suivies dans le monde arabe, Al-Jazira et Al-Arabiya, assuraient jeudi matin une couverture non-stop de l’évolution de l’état de santé d’Ariel Sharon.
En Iran en revanche, la télévision publique a brièvement rendu compte de l’hospitalisation du Premier ministre israélien, citant comme sources les médias étrangers.
L’état de santé de Sharon a été brièvement mentionné sur la télévision publique irakienne Iraqia, dans ses premiers bulletins de jeudi tandis que la presse écrite, imprimée tôt dans la soirée, n’en fait pas état.
La presse gouvernementale égyptienne publie à la une la nouvelle de l’attaque cérébrale, sans toutefois avoir eu le temps d’y insérer des commentaires.
Aucune voix officielle ne s’est manifestée au Caire sur les répercussions possibles d’un tel événement mais les Frères musulmans, la plus importante force d’opposition, se sont eux déclarés indifférents à l’état de Sharon.
Les journaux jordaniens font état de l’état de santé de Sharon, reprenant des dépêches d’agences mais sans commentaires, de même que les quotidiens officiels syriens.