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Somalie : une réconciliation fragile

Le gouvernement national de transition (GNT), représenté par le Premier ministre Hassan Abshir Farah et plusieurs factions rebelles somaliennes ont enfin conclu lundi, après plusieurs séries de négociations, un accord de paix à Nakuru, sous l’égide du Kenya. Premier symbole de réconciliation, le prochain gouvernement «d’union nationale», dont la formation est prévue dans un mois à Mogadiscio, devra regrouper tous les clans présents dans le pays. Et cela malgré le fait que les principaux «seigneurs de guerre» somaliens n’aient pas daigné prendre part aux pourparlers de paix… «Il est regrettable que certains aient décidé de ne pas répondre à cette offre fraternelle (du Kenya)», a souligné le chef de l’exécutif, M. Farah. Quoi qu’il en soit, la conférence est un succès. Il est formidable que tous les représentants politiques aient fait preuve de responsabilité et se soient entendus sur l’ensemble des questions», a-t-il commenté. Le Président kenyan Daniel Arap Moi a quant à lui invité les Somaliens à «constituer un gouvernement, comme les Afghans», tout en les félicitant du «progrès accompli». Celui qui a réussi à rassembler les Somaliens autour de la table des négociations a également exhorté les autorités à mettre cet accord en oeuvre «à la lettre». «je suis heureux que vous ayez enfin fait des progrès», a poursuivi le président Moi, soulignant la présence de femmes au sein des délégations présentes. Le traité en question prévoit par ailleurs un programme immédiat de désarmement et appelle aussi les «acteurs politiques restés jusqu’ici en dehors du processus de paix» à se rallier au processus de réconciliation nationale. Appel resté pour l’instant vain puisque les chefs de guerre récalcitrants, réunis actuellement en Ethiopie, ont d’ores et déjà rejeté l’accord qu’ils ont jugé «nul et non avenu». «Je ne peux pas appeler cela un accord. Le CSRR n’a pas pris part à cette réunion», a ainsi déclaré le dirigeant de l’Armée de Résistance Rahanwein (RRA), Hassan Mohamed Nur «Shatigudud», président du Conseil somalien de réconciliation et de restauration (CSRR, coalition de chefs de guerre opposés au pouvoir). Cette réaction limite d’emblée la représentativité du futur gouvernement d’unité nationale tout comme sa capacité à «coopérer dans l’éradication du terrorisme», comme le texte l’y engage. Dans le collimateur des Etats-Unis depuis plusieurs semaines, la Somalie tente ainsi de sortir son épingle du jeu et promet «de renoncer à la violence comme moyen de résoudre les différences politiques et de garantir une coopération avec la communauté internationale dans l’éradication du terrorisme». Engagé sur le papier, le pays doit à présent convaincre de sa bonne foi…

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